Pendant les sept ou huit dernières années avant la révolution de Février, les idées révolutionnaires allaient s'accroissant, grâce à la propagande et au travail interne qui prenait un essort de plus en plus considérable. Le gouvernement paraissait las de poursuites.
La grande question qui dominait toutes les autres et qui commençait à agiter le gouvernement, la noblesse et le peuple, c'était la question de l'émancipation des paysans. On sentait bien qu'il était impossible d'aller plus loin avec le carcan du servage au cou. L'oukase du 2 avril 1842 qui invitait la noblesse à céder quelques droits aux paysans, en retour des redevances et des obligations qu'on avait stipulées de part et d'autre, prouve assez clairement, que le gouvernement voulait l'émancipation.
La noblesse des provinces s'en émut, se divisa en partis, prenant cause pour ou contre l'affranchissement. On se hasardait à parler de l'émancipation dans les réunions électorales. Le gouvernement permit à la noblesse, dans deux ou trois chels-lieux, de nommer des comités pour aviser aux moyens d'affranchir les serfs. Une partie des seigneurs étaient exaspérés, ils ne voyaient dans cette grande question sociale qu'une attaque de leurs privilèges et de la propriété et s'opposaient à toute innovation, se sachant appuyés par l'entourage du tzar. La jeune noblesse voyait plus clair et calculait mieux. Ici, nous ne parlons pas de ces quelques individus pleins de dévoûment et d'abnégation, qui sont prêts à sacrifier leurs biens, pour effacer le mot dégradant de servage du front de la Russie et pour expier l'ignoble exploitation du paysan. Les enthousiastes ne peuvent jamais entraîner une classe entière, si ce n'est en pleine révolution, comme la noblesse française a été entraînée le 4 août 1792 par une généreuse minorité. La grande majorité des émancipateurs désiraient l'émancipation, non seulement parce qu'ils en comprenaient la justice mais aussi parce qu'ils en voyaient la nécessité. Ils voulaient régler l'émancipation à temps pour réduire au minimum les pertes. Ils voulaient prendre l'initiative pendant qu'ils avaient le pouvoir. S'opposer et rester les bras croisés était le moyen le plus sûr de voir l'empereur ou le peuple entrer dans la voie pour ne s'arrêter qu'à l'expropriation.
Le ministre des domaines publics, Kisséloff, le représentant de l'émancipation dans le sein du gouvernement et le ministre de l'intérieur Pérofski, qui a tué l'oukase du 2 avril par ses commentaires,recevaient des projets de toutes les parties de l'empire. Bons ou mauvais, ces projets décelaient une grande préoccupation du pays.
A travers toute la divergence d'opinions et de vues, à travers toute la différence de position, d'intérêt de localité, un principe était admis sans contestation. Ni le gouvernement, ni la noblesse, ni le peuple ne pensaient à émanciper les paysans sans leurs terres. On variait infiniment dans l'appréciation de la quote-part à concéder aux paysans, des conditions à leur imposer, mais personne ne parlait sérieusement d'une émancipation dans le prolétariat, si ce n'est quelques incurables adeptes de la vieille économie politique.
Créer une vingtaine de millions de – prolétaires, c'était une perspective qui faisait, et pour cause, pâlir le gouvernement et les seigneurs. Et pourtant, du point de vue de la religion de la propriété, du droit absolu et imprescriptible de la possession et de l'usage illimité, il n'y avait aucun moyen de résoudre la question sans une insurrection en masse des paysans, sans un ébranlement forcé de la possession territoriale: puisque les mutations des' propriétés faites à main armée sont acceptées comme des faits accomplis dûment légalisés par l'économie politique.
Au prime abord, il paraît étrange que dans un pays dans lequel l'homme est presque chose, où il appartient au sol, où il fait partie de la propriété et se vend avec elle, l'idolâtrie de la propriété ait été la moins développée. On la défend avec ténacité chez nous, comme une proie, mais non comme un droit. Il était difficile d'enraciner une foi dans l'infaillibilité et la justice d'un droit dont les absurdités étaient évidentes pour les deux parties; pour le seigneur qui possédait ses paysans, comme pour le paysan serf qui n'était pas le propriétaire de sa possession. On savait que l'origine des droits seigneuriaux était assez obscure; on savait bien qu'une série de mesures, arbitraires, mesures de police, avaient peu à peu asservi la Russie agricole à la Russie nobiliaire; on pouvait donc s'imaginer une autre série de mesures qui l’ émancipassent.
Le manque même de notions juridiques bien arrêtées, le vague dans les droits ne permettaient pas non plus aux idées de propriété de se consolider, de prendre corps. Le peuple russe n'a vécu que de la vie communale, il ne comprend ses droits et ses devoirs que par rapport à la commune. Hors d'elle il ne reconnaît pas de devoirs et ne voit que la violence. En s'y soumettant, il ne se soumet qu'à la force; l'injustice flagrante d'une partie de la législation l’а amené au mépris de l'autre. L'inégalité complète devant le tribunal a tué en lui le germe du respect pour la légalité. Le Russe, à quelque classe qu'il appartienne, enfreint la loi, partout où il peut le faire impunément; le gouvernement agit de même. C'est pénible et triste pour le moment, mais il y a un avantage immense pour l'avenir.
En Russie, derrière l'état visible il n'y a pas d'état invisible, qui ne soit que l'apothéose, la transfiguration de l'ordre de choses existant, il n'y a pas d'idéal impossible qui ne coïncide jamais avec la réalité, tout en la promettant toujours. Il n'y a rien derrière les palissades où une force supérieure nous tient en état de siège. La possibilité d'une révolution en Russie se réduit à une question de force matérielle. C'est ce qui fait de ce pays, sans autres causes que celles que nous avons mentionnées, le sol le mieux préparé pour une régénération sociale.
Nous avons dit que, dès l'apparition du saint-simonisme, après 1830, le socialisme fit une grande impression sur les esprits, à Moscou. On voyait dans cette doctrine l'expression d'un sentiment plus intime que dans les doctrines politiques, habitué qu'on était aux communes, aux partages des terres, aux associations ouvrières. Témoins de l'abus le plus exorbitant du droit de propriété, nous étions moins froissés par le socialisme que le bourgeois occidental.
Peu à peu les productions littéraires se pénétraient de tendances et d'inspirations socialistes. Les romans et les nouvelles même les écrits des Slavophiles protestaient contre la société actuelle, d'un point de vue qui était plus que politique. Il suf, fit de citer le roman de Dostoïetski Les Pauvres Gens.
A Moscou le socialisme marchait de front avec la philosophie de Hegel. L'alliance de la philosophie moderne et du socialisme n'est pas difticile à concevoir, pourtant ce n'est que dans ce dernier temps que les Allemands ont accepté la solidarité entre la science et la révolution, non qu'ils ne la comprissent pas auparavant, mais parce que le socialisme, comme tout ce qui est pratique, ne les intéressait pas. Les Allemands pouvaient être profondément radicaux dans la science en restant conservateurs dans leurs actions, poètes sur papier et bourgeois dans la vie. Le dualisme nous est, au contraire, antipathique. Le socialisme nous paraissait être le syllogisme le plus naturel de la philosophie, l'application de la logique à l'Etat.
Il est à remarquer qu'à Pétersbourg le socialisme revêtait un autre caractère. Là, les idées révolutionnaires ont toujours été plus pratiques qu'à Moscou; leur fanatisme froid est celui des mathématiciens; à Pétersbourg on aime la régularité, la discipline, l'application. Pendant qu'on dispute à Moscou, on s'associe à Pétersbourg. La franc-maçonnerie et le mysticisme avaient leurs adeptes les plus ardents dans cette dernière ville, c'est là que se publiait le Messager de Sion, organe de la société biblique. La conjuration du 14 décembre a mûri à Pétersbourg, elle ne se serait jamais assez développée à Moscou pour descendre sur la place publique. A Moscou, il est très difficile de s'entendre; les individualités sont trop capricieuses et trop épanouies. AMoscou, il y a plus d'éléments poétiques, plus d'érudition et avec cela plus de nonchalance, de laisser-aller, plus de paroles inutiles, plus de divergence d'opinions. Le saint-simonisme vague, religieux et en même temps analytique allait merveilleusement bien aux moscovites. Après l'avoir étudié, ils passaient tout naturellement à Proudhon, comme de Hegel à Feuerbach.
Le fouriérisme plus que le saint-simonisme convient à la jeunesse studieuse de Pétersbourg. Le fouriérisme, qui ne tendait qu'à une réalisation immédiate, qui voulait l'application pratique, qui rêvait, lui aussi, mais qui appuyait ses rêves sur des calculs arithmétiques, qui cachait sa poésie sous le titre d'industrie et son amour de liberté sous l'embrigadement des ouvriers, le fouriérisme devait trouver un écho à Pétersbourg. Le phalanstère n'est autre chose qu'une commune russe et une caserne de travailleurs, une colonie militaire sur le pied civil, un régiment industrieux. On a remarqué que l'opposition qui lutte de Iront avec un gouvernement a toujours quelque chose de son caractère mais en sens inverse. Et je crois bien qu'il y a quelque fond de vérité dans la crainte que le gouvernement russe commence à avoir ducommunisme: le communisme с'est l'autocratie russe renversée.
Pétersbourg devancera Moscou, au nom de ces opinions tranchées, bornées peut-être, mais actives et pratiques. L'honneur de l'initiative lui appartiendra avec Varsovie, mais si le tzarisme succombe, le centre de la liberté sera dans le cœur de la nation, à Moscou.
L'avortement complet de la révolution en France, la malheureuse issue de la révolution de Vienne et la fin comique de celle de Berlin furent en Russie le commencement d'une réaction redoublée. Tout fut paralysé de nouveau, le projet de l'émancipation des serfs abandonné et remplacé par celui de fermer toutes les Universités; on créa une double censure et de nouvelles difficultés à la remise des passeports pour les pays étrangers. On poursuivit les journaux, les livres, les paroles, les costumes, les femmes et les enfants.
En 1849 une nouvelle phalange de jeunes gens héroïques est allée en prison, et de là aux travaux forcés et en Sibérie[17]. Une terreur accablante abattit tous les germes, fit courber toutes les têtes, la vie intellectuelle se cacha de nouveau ou ne laissa percer que la frayeur, qu'une désolation muette, et depuis chaque nouvelle qui venait de la Russie remplissait l'âme de désolation et d'une profonde tristesse.
Nous ne nous arrêterons point à ce tableau lugubre d'une lutte inégale où chaque fois la pensée est écrasée par la force. Il n'y a là rien de nouveau, c'est ce procès interminable qui traverse toute l'histoire et qui aboutit de temps en temps à la ciguë, à la croix, aux autodafés, aux fusillades, aux pendaisons et aux déportations.
Quoi qu'on dise, les moyens que le gouvernement emploie, moyens cruels, ne sont pas cependant de force à étouffer tous les germes du progrès. Ils font périr beaucoup de personnes dans des souffrances morales terribles, mais nous devions nous y attendre, et certes ces mesures réveillent plus de gens qu'ils n'en désarment.
Pour étouffer réellement en Russie le principe révolutionnaire, la conscience de la position et la tendance d'en sortir, il faudrait que l'Europe entrât encore plus avant dans les principes et dans les voies du gouvernement de Pétersbourg, que son retour à l'absolutisme fût plus complet. Il faudrait effacer le mot de «République» du frontispice de la France, ce mot terrible, lors même qu'il est un mensonge et une dérision. Il faut arracher à l'Allemagne le droit imprudemment concédé de la parole libre. Le lendemain de la journée où un gendarme prussien, aidé d'un Croate, aura cassé les dernières presses sur le piédestal de la statue de Guttenberg traînée dans la boue par des frères ignorantins, ou, à Paris, sur la place de la Révolution, un bourreau, béni par le Pape, aura brûlé les œuvres des philosophes français, le lendemain, de cette journée, l'omnipotence du tzar aura atteint son apogée.
Ceci est-il possible?
Qui peut dire de nos jours ce qui est possible et ce qui ne l'est pas? Le combat n'est pas fini, la lutte continue.
L'avenir de la Russie n'a jamais été plus étroitement uni à l'avenir de l'Europe qu'il ne l'est aujourd'hui. On a vu nos espérances – mais nous ne voudrions répondre de rien, non par vanité puérile, de crainte que l'avenir ne nous donnât un démenti, mais par impossibilité de prévoir quelque chose dans une question dont la solution ne dépend pas exclusivement des données intérieures.
D'un côté, le gouvernement russe n'est pas russe, mais en général despotique et rétrograde. Il est plus allemand que russe, comme le disent les Slavophiles, et c'est là ce qui explique la sympathie et l'amour avec lequel les autres gouvernements se tournent vers lui. Pétersbourg, c'est la nouvelle Rome, la Rome de l'esclavage universel, la métropole de l'absolutisme, voilà pourquoi l'empereur de Russie fraternise avec l'empereur d'Autriche et l’aide a opprimer les Slaves. Le principe de son pouvoir n'est pas national, et l’absolutisme est plus cosmopolite que la révolution.
D'un autre côté, les espérances et les aspirations de la Russie révolutionnaire coïncident avec les espérances et les aspirations de l'Europe révolutionnaire et anticipent sur leur alliance dans l'avenir. L'élément national que la Russie apporte, c'est la fraîcheur de la jeunesse et une tendance naturelle vers les institutions socialistes.
L'impasse où sont arrivés les Etats de l'Europe est manifeste. Il leur faut nécessairement s'élancer vigoureusement en avant ou reculer plus qu'ils ne le font. Les antithèses sont trop inexorables, les questions trop tranchées et trop mûries par les souffrances et les haines pour pouvoir s'arrêter à des semi-solutions, à des transactions paisibles entre l'autorité et la liberté. Mais s'il n'y apasde salut pour les Etats dans la forme danslequelle ils existent, le genre de leur mort peut être bien différent. La mort peut venir par la palingénésie ou par la putréfaction, par la révolution ou par la réaction. Le conservatisme qui n'a d'autre but que la conservation d'un statu quo usé, est aussi destructif que la révolution. Il anéantit le vieil ordre, non pas par le feu ardent de l'inflammation, mais par le feu lent du marasme.
Si le conservatisme a le dessus en Europe, le pouvoir impérial en Russie non seulement écrasera la civilisation, mais il anéantira toute la classe d'hommes civilisés, et puis…
Et puis, nous voilà devant une question toute nouvelle, devant un avenir mystérieux. L'autocratie, après avoir triomphé de la civilisation, se trouvera face à face avec un soulèvement de paysans, avec une révolte colossale dans le genre de celle de Pougatcheff. La moitié de la force du gouvernement de Pétersbourg est basée sur la civilisation et sur la profonde division qu'il a fomentée, entre les classes civilisées et les paysans. Le gouvernement s'appuie constamment sur les premières, c'est dans le sein de la noblesse qu'il prend les moyens, les hommes et les conseils. En brisant dans ses mains un instrument si essentiel, l'empereur redevient tzar, mais il ne suffira pas pour cela de laisser pousser la barbe et de revêtir le zipoun. La maison Holstein-Gottorp est trop allemande, trop pédantesque, trop apprise pour se jeter franchement dans les bras d'un nationalisme à demi sauvage, pour se mettre à la tête d'un mouvement populaire qui ne voudra au commencement que régler ses comptes avec la noblesse, qu'étendre les institutions de la commune rurale à toutes les propriétés, aux villes, à l'Etat entier.
Nous avons vu une monarchie entourée d'institutions républicaines, mais notre imagination se refuse à concevoir un empereur de Russie entouré d'institutions communistes.
Avant que cet avenir éloigné se réalise, il s'accomplira bien des choses et l'influence de la Russie impériale en sera pas moins funeste pour l'Europe réactionnaire que l'influence de cette dernière le sera pour la Russie. C'est elle, c'est cette Russie soldatesque qui veut, par les baïonnettes, mettre une fin aux questions qui agitent le monde. C'est elle qui mugit et gronde comme la mer aux portes du monde civilisé, toujours prête à déborder, toujours frémissante du désir d'envahir, comme si elle n'avait rien à faire chez elle, comme si des remords et des vertiges troublaient l'esprit de ses souverains.
La réaction seule peut ouvrir ces portes. Ce sont les Habsbourg et les Hohenzollern qui solliciteront l'aide fraternelle de l'armée russe et la guideront au cœur de l'Europe.
C'est alors que le grand parti de l'ordre verra ce que c'est qu'un gouvernement fort, ce que c'est que le respect de l'autorité Nous conseillons aux petits princes de l'Allemagne d'étudier dès à présent le sort des princes royaux de la Géorgie, auxquels on a donné à Pétersbourg un peu d'argent, le titre d'altesse et le droit d'avoir une couronne royale sur leur voiture. L'Europe révolutionnaire, au contraire, ne peut être vaincue par la Russie impériale. Elle sauvera la Russie d'une crise affreuse et elle se sauvera elle-même de la Russie.
Le gouvernement russe, après avoir travaillé vingt ans, est parvenu à allier d'une manière indissoluble la Russie à l'Europe révolutionnaire.
Il n'y a plus de frontières entre la Russie et la Pologne.
Or donc, l'Europe sait ce que c'est que la Pologne, cette nation abandonnée de tout le monde dans une lutte inégale, qui depuis a versé à flots son sang 'sur tous les champs de bataille où il s'est agi de conquérir la liberté d'un peuple quelconque. On connaît ce peuple qui, après avoir succombé sous le nombre, a traversé l'Europe en triomphateur plutôt qu'en vaincu, et s'est dispersé dans les autres peuples pour leur enseigner, malheureusement sans succès, l'art de succomber sans fléchir, sans s'avilir et sans perdre la foi. Eh bien, on peut anéantir la Pologne, mais non pas l'asservir, on peut exécuter la menace de Nicolas de ne laisser sur la place de Varsovie qu'une inscription et un tas de pierres, mais la rendre esclave, à l'instar des provinces paisibles de la Baltique, c'est impossible.
Confondant la Pologne avec la Russie, le gouvernement a élevé un pont immense pour le passage solennel des idées révolutionnaires, un pont qui commence à la Vistule et finit à la Mer Noire. La Pologne est censée morte, mais à chaque appel elle répond «Présente», comme l'a dit, en 1848, l'orateur d'une deputation polonaise. Elle ne doit pas bouger, sans être sûre de ses voisins occidentaux, car elle en a assez de la sympathie de Napoléon et des célèbres paroles de Louis-Philippe: «La nationalité polonaise ne périra pas».
Ce n'est pas de la Pologne, ce n'est pas de la Russie que nous doutons, c'est de l'Europe. Si nous avions quelque foi dans les-peuples d'Occident, avec quel empressement eussions-nous dit aux Polonais:
«Votre sort, frères, est pire que le nôtre, vous avez beaucoup souffert, patience encore; un grand avenir est au bout de vos malheurs. Vous tirerez une vengeance sublime, vons aiderez l'émancipation de ce peuple par les mains duquel on a rivé vos fers. Dans vos ennemis, au nom du tzar et de l'autocratie, vous reconnaîtrez vos frères, au nom de l'indépendance et de la liberté».