Point de courage î point d'espoir!
mille objets obsèdent mon ame!
mais, d'où me vient ce penser noir?
ah! l'amour du monde m'enflamme
depuis le malin jusqu'au soir!
* * *
Quoi que ce petit changement
n'ayant que dans mon coeur sa source
abat le corps cruellement,
et me fasse être sans resource,
que je le souffre constament!
* * *
Que voit on au monde, apres tout.
qui soit daus la même constance?
tout fuit, tout suit, rien n'est de bout
tout y vacille, tout balance,
tout est sujet aux mortels coups.
* * *
Le printemps se cache à l'été,
l'été se dérobé à l'automne;
mais d'abord l'hyver enteté
avec les rudes froids se donne,
et tout raisin est arreté
* * *
Les vents, quand ils sont en fureur,
otent l'agreable bonace;
la noire malice avec ardeur
poursuit la bonté, la menace,
après l'heur on a le malheur.
* * *
Le noir dispute avec le blanc,
le sec de même avec l'humide,
le leger cede au lourd son rang,
le beau jeune au vieux insipide;
en vaste mer change un étang.
* * *
L'efïroiable nuit à son tour
nous prive tous de la lumière.
Je suis? et je perds tôt le jour.
je puis? d'abord étant par terre
personne ne me fait sa cour.
* * *
L'un s'arrête, et l'autre descend,
un autre tombe, un autre monte;
l'autre reèois tous les encens.
l'un s'abaisse, l'autre surmonte,
un autre périt sans accens.
* * *
En un mot, au monde il n'est rien
de stable, que l'être suprême,
qui fut toujours riche en tout bien,
il est le premier, et l'extreme.,
à lui la constance convient.
* * *
Il est seul, il est eternel,
il est tout puissant il est juste,
il voit tout, entend notre apel,
il sait tout, il est tout auguste,
il est éternellement tel.
* * *
On doit obéir a lui seul:
Car il est la première cause,
il fait la joie, il fait le deuil,
et comme il lui plait il dispose.
ainsi recevons sans orgueil.
* * *
Tout ce quil nous voudroit donner,
il n'est jamais que favorable.
O DIEU! veuille donc m'ordoner,
ce qu'il Te convient, adorable !
mon coeur autrement faèoner.