DES PIGEONS QUI ROUCOULENT !

En un dixième de seconde, je calcule un numéro de haute voltige. Je vais peut-être tout faire craquer, mais je vais peut-être réussir. Et c’est ça qui me décide…

Mon type fonce dans l’allée du bois. Il lui faut quelques minutes pour arriver au croisement. Comme il va vite, il est probable qu’il continuera tout droit afin de ne pas avoir à ralentir en tournant.

J’arrête pile la guimbarde.

— Continue à lui filer le train, je dis à Bérurier. Et fonce, n’aie pas peur de faire bouillir ta locomotive.

Je descends en voltige et il redémarre.

Moi, je sors mon feu et je me mets au milieu de la chaussée.

Deux Dauphines radinent, je les laisse passer. Puis, c’est une Lancia flambante qui se pointe. Je lève mon feu et me mets les bras en croix. Le conducteur stoppe. Je cours à lui, il est vert comme de la confiture de prune.

— N’ayez pas peur, dis-je, je suis de la police… Je traque un homme en voiture, il faut coûte que coûte que je le possède…

Il est hébété. C’est un vieux bonhomme plein aux as qui doit aller rejoindre une souris dans une auberge des environs. Je le repousse d’une bourrade et je prends sa place.

Ça fait une impression merveilleuse de sentir tous ces chevaux puissants rangés sous le capot.

Le temps de compter jusqu’à dix et l’aiguille du compteur se pose délicatement sur le cent. Le temps de compter encore une fois jusqu’à dix et je rattrape Bérurier. Je le dépasse. Je ne vois plus la voiture du faux Bunks en parvenant au carrefour.

Une main glacée me serre le corgnolon.

J’hésite un millième de seconde, puis je prends tout droit comme je l’avais primitivement décidé. Je fais une petite prière pour ne pas m’être foutu le doigt dans l’œil car alors je n’aurais plus qu’à m’arrêter chez un marchand d’articles de pêche afin de faire l’emplette d’un attirail.

Cinquante mètres après le carrefour, il y a une fourche. A l’intersection, je ne vois toujours rien.

« Voyons, me dis-je, en allant vite, qu’est-ce qui est le plus facile à prendre comme direction ? J’opte pour la gauche… Cette fois, je monte à 130… Les bonniches grimpent sur les pelouses avec leurs voitures d’enfants et leurs militaires en m’entendant arriver. Le vieux daim à mes côtés est en train d’ajuster son râtelier du bout de la langue. Il tremble comme une feuille et il est sur le point de s’évanouir. Je n’en ai cure, comme disent les grognaces qui ont de l’instruction et la parole facile !

L’aiguille maintenant taquine le 140 !

— Vous allez nous tuer, gémit le vieux de la bagnole.

— Pas d’importance, je lui réponds afin de le tranquilliser.

— C’est de la folie, hasarde-t-il encore.

Je pousse un rugissement de joie. Devant moi, il y a la bagnole de Plumet et Karl Bunks, au volant…

Je ralentis considérablement… Maintenant, je n’ai plus qu’à le suivre. Je me félicite de mon coup d’audace. Avec une carriole comme la Lancia, je suis certain de ne pas me laisser semer du poivre ; par ailleurs, elle ne peut éveiller les soupçons du fugitif… Comment qu’il connaît Paris, le gaillard. Il fonce sans bavure jusqu’à la porte d’Auteuil. Une fois là, il oblique sur la droite et pénètre dans Boulogne… Nous franchissons cinq cents mètres et il tourne dans une toute petite rue bordée d’acacias.

C’est plein de baraques cossues ici. Je vois la 404 qui stoppe un peu plus loin. Afin de ne pas lui donner l’éveil, je rabats mon chapeau et je le double. A la première rue, je prends à gauche et j’arrête.

— Voici, je fais au vieux tombereau ; il ne me reste plus qu’à m’excuser et à vous remercier.

Je sors ma carte.

— Ceci pour vous prouver que je suis réellement un policier. Maintenant, il est normal que vous jugiez sévèrement ma conduite, j’ai agi d’une façon un peu cavalière, je le sais, mais nécessité oblige. Si vous tenez à déposer une plainte, faites-le, c’est votre droit et je ne vous en voudrai pas le moins du monde.

Sur ces paroles véhémentes, je le quitte. Bunks — je continue à lui donner ce nom à défaut d’un autre — vient de pénétrer dans un pavillon aux volets clos. Depuis l’angle de l’autre rue, j’ai entendu la clochette de la porte qu’il a agitée d’une façon convenue. J’avance à pas de loup, jusqu’à la porte en question.

Je prête l’oreille et ne perçois aucun bruit. Pourtant, il y avait bien quelqu’un dans ce pavillon, puisque l’autre a sonné et qu’on lui a ouvert ?

Je tire mon Sésame. En voilà un qui ne chôme guère dans mon biseness.

Sans bruit, j’ouvre la lourde. Du moins j’actionne la serrure, car l’ouverture proprement dite de la porte me demande beaucoup plus de temps. Je suis obligé de la soulever en la poussant afin d’éviter tout grincement… Lorsqu’il y a une ouverture suffisante pour laisser le passage à ma carcasse, j’entre.

Ça sent bon. Juste l’odeur que j’ai reniflée à Freudenstadt et à Cannes. Ce parfum angoissant et, troublant, ce parfum de tubéreuse. Ce parfum de la môme Bunks !

Je longe un étroit vestibule et je parviens devant une porte ouverte. Le faux Bunks et sa fausse sœur sont là. Et du coup, je n’ai plus le moindre doute quant à l’usurpation d’identité du premier.

Parce que tous deux font un genre de sport qu’on ne fait en général pas en famille !

Je m’en voudrais d’interrompre un pareil spectacle. L’amour, c’est sacré, ça n’a pas de frontières, pas de loi…

La séance dure un bon quart d’heure encore. Puis, ils restent haletants… Les cheveux blonds de la petite Christia traînent jusqu’à terre.

Pour rompre la félicité de l’instant, je me mets à applaudir à tout berzingue.

Si vous assistiez à ce double saut de carpe ! Si vous voyiez les yeux que me font les deux amoureux ! Je reconnais qu’on pardonne difficilement à un homme d’avoir assisté à un spectacle de ce genre. Eux ne me le pardonneront jamais.

— Commencez par lever les bras le plus haut possible ! je leur demande.

Ils n’obéissent pas. Christia préférerait se faire trouer la peau plutôt que d’obéir. Quant à lui, il est plus pâle que jamais !

— Vous avez compris ? je répète…

Il a compris, mais il croise les bras, farouchement.

Je sens que si je la boucle, mon prestige en prendra un coup.

— Soit, croisez-vous les bras si vous voulez… Et puis, lever les bras est bien fatigant pour un homme qui vient de se dépenser beaucoup !

— Vous êtes un triste individu, murmure-t-il.

— On lui dira, je gouaille.

Il s’avance vers moi, l’air bien déterminé…

— Stoppez ! ou je vous brûle !

Ah ouiche ! Si vous croyez que ça l’arrête ! Il continue à marcher sur moi, exactement comme le fait un type qui se propose d’écraser une araignée…

Ce type ne doit pas mourir… Je le sais maintenant, car, depuis quelques minutes, j’ai tout compris. Exactement depuis que j’ai regardé les fesses de la môme Bunks.

— Ne m’approchez pas ! je crie.

Cela pour lui donner à penser que je vais tirer. Tout son être est contracté par l’appréhension, seul, l’orgueil le pousse vers moi.

Je lui laisse franchir un pas. J’avance le bras en faisant mine de presser sur la détente, il marque un arrêt, alors, je lui file un paquet maison au menton. C’est le plus beau crochet du gauche de ma carrière ; il ne dit pas ouf ! Il tombe, foudroyé… Je l’assaisonne avec un coup de tatane derrière la nuque afin d’être peinard, puis je m’approche de la table où est assise Christia.

— Alors, ma petite fille, lui dis-je… Quoi de neuf, depuis Cannes ?

Elle murmure :

— Depuis Cannes ?

— Inutile de jouer les Christine désolées, ma gosse. Cette fois, j’y vois clair… Tu es la première souris qui m’ait possédé sur le chapitre du maquillage. Jusqu’ici, je t’avoue, je ne croyais pas beaucoup au postiche ; maintenant, mon point de vue n’est plus le même…

— Que voulez-vous dire ?

— C’était toi, la fausse infirmière, à la clinique de Cannes. Bravo ! Je ne t’applaudirai jamais assez… Un tour de passe-passe pareil, c’est du grand art ! Je m’y suis laissé prendre car, plus encore que ton personnage physique, tu as su transformer ton personnage moral. Tu n’étais plus la belle aventurière aux cheveux d’or, genre magazine policier, mais une médiocre fille du peuple embringuée dans une sale affaire et qui ne voyait pas plus loin que le bout de son petit nez…

« Après avoir lu l’article du canard, tu as décidé d’intervenir ; qui donc, en effet, aurait eu le courage et l’aplomb nécessaires pour risquer un coup pareil ? Tu t’es teint les cheveux, tu les as roulés autour de la tête… Puis, tu as ôté ce fond de teint merveilleux qui donne l’impression que tu es bronzée… Tu as mis des verres de contact qui ont changé la couleur de ton regard… Du chewing-gum sur tes gencives pour changer la forme de ta bouche… Des fringues d’infirmière, une petite aspersion d’éther afin de chasser ton parfum… Boum ! servez chaud ! Voilà une gentille petite môme qui se venge d’avoir été cocufiée !

« Seulement, mon amour, l’autre nuit, à la clinique, j’ai vu tes jolies cuisses, et j’ai la mémoire des cuisses, surtout lorsqu’elles sont veloutées par un duvet brun ! En te regardant tout à l’heure, je considérais ces cuisses en me disant qu’elles me rappelaient quelqu’un… Et puis, j’ai remarqué que pour une blonde, tu avais les poils follets plutôt sombres. Et le voile s’est déchiré… J’ai pigé… »

— Vous êtes plus intelligent qu’on ne le supposerait en vous regardant, dit-elle.

— Tromper son monde ; ça fait partie du métier de flic, ma belle…

— Je sais…

— Alors, comme ça, c’est vous la patronne ?

Elle hausse les épaules.

A ses yeux je suis moins que rien. Je n’aime pas qu’une fille qui m’a possédé me prenne pour un gland.

Je m’approche d’elle et lui avance une gifle, mais c’est ce qu’elle devait attendre…

Comme ma main va s’abattre sur sa joue, elle interpose la sienne, qui tient une longue épingle sur laquelle ma paume se fiche. Je pousse un cri. La douleur me coupe net mes effets, mais elle est vachement mise à profit par Christia qui, preste comme une panthère, a sauté sur mon autre main tenant le pistolet et me l’arrache avant que j’aie eu le temps de me rendre compte de ce qui arrive.

Je ne cherche même pas à ravoir mon arme. Il est trop tard, elle est sur ses gardes… Je me contente d’arracher l’épingle plantée dans ma chair et de presser l’orifice où perle une goutte de sang.

— Ne vous tourmentez pas pour ce malheureux petit trou, commissaire, dit la fille. Je vais vous en faire d’autres, soyez patient… Seulement, avant, je veux savoir…

— Quoi, ma belle ?

— Ce que savent les Russes ?

Là, j’ai envie de rigoler, parce que c’est précisément la question que je me poserais si j’avais envie de me faire un brin de conversation.

Je la regarde, attendant la suite.

— A quel sujet ? je demande.

Elle désigne l’homme qui la besognait naguère.

— Au sujet de Dimitri… Savent-ils qu’il est vivant ?

Dimitri ! Ce tordu s’appelle Dimitri ! Il est Russe ! Il…

Je souris.

— C’est par bravade que vous riez ? demande-t-elle.

Non, ça n’est pas par bravade. Je ris parce que, même lorsqu’une souris vous tient sous le regard d’un colt avec l’intention de vous lâcher des pastilles dessus, vous ne pouvez pas vous empêcher de sourire si un cercle se ferme sous vos yeux. Et un cercle vient de se fermer hermétiquement. Les morceaux du puzzle s’emboîtent. J’ai fait une erreur, tout à l’heure, à l’ambassade, en leur disant qu’aucun gars de chez eux n’a été kidnappé. Si, leur attaché a été sucré, mais il l’a été par nous !

C’est tellement marrant que je ne peux m’empêcher de tout expliquer à la môme Christia. Ce serait trop idiot que je clamse avec cette belle histoire loufoque sur la patate !

Je lui explique comment, à la demande des Russes, je me suis lancé à la recherche de leur attaché d’ambassade soi-disant kidnappé ; comment, sur leur instigation, j’ai soulevé celui que je croyais être le fils de Bunks afin de lui arracher son secret… Comment, toujours sur leurs conseils, nous avons fait le coup du cadavre… J’avoue que je ne comprends pas pourquoi, dis-je…

Elle plisse les yeux… Elle paraît sollicitée par de profondes pensées.

— Moi, je le sais, murmure-t-elle.

— Ça vous ennuierait de m’affranchir ?…

Même si je ne lui demandais pas, elle parlerait. Elle parlerait comme je viens de le faire : pour extérioriser ses idées, poussée par l’impérieux besoin de penser tout haut.

— Ils ont enlevé mon frère, voici près d’un mois, dit-elle… Seulement, ils ne pouvaient en convenir à cause de…

— De vos relations ?

— C’est ça ! Ils ont agi en grands champions de la diplomatie, comme d’habitude… En vous faisant véhiculer le cadavre de mon frère, ils se blanchissaient…

— Attendez, dis-je, je m’y perds… S’ils ont enlevé votre frère, ils savaient donc que ça n’était pas lui que nous arrêterions sous le nom de Bunks.

— Non, mais ils ne s’attendaient en tout cas pas à ce que ce soit Dimitri. Dimitri était un des leurs… avant de faire ma connaissance.

Un sourire triomphant illumine son visage.

— Il les a quittés pour moi. Et moi, afin d’assurer sa sécurité, je l’ai introduit à l’ambassade allemande en prétendant qu’il s’agissait de mon cousin, un autre Bunks… C’est de là qu’est venue la fatale conclusion. Vous avez arrêté Dimitri et je croyais que c’étaient les Soviets qui l’avaient arrêté, et eux croyaient que c’était nous, en représailles à cause de mon frère…

Je n’ai jamais vu une telle partie à ricochet…

Jules croyait que Paul avait fauché la montre de Louis, et Louis croyait que c’était Jules qui avait scrapé la bicyclette de Paul… Ça aurait pu durer longtemps… Dans tout cela, San-Antonio jouait les chiens de rapport… Il camoufle un rapt d’une part, et de l’autre cherche le gibier… Jamais tant de gens à la fois m’ont pris pour une descente de lit usagée ! Jamais on n’a vu à un tel point ridiculiser les mecs du Service secret !

— Le gars à polio de Strasbourg, je demande, qui était-ce ?

— Un homme de chez nous, il transportait une nouvelle bombe soviétique réalisée en commun…

En commun ! C’est un nouveau trait de lumière pour moi.

J’oubliais que le père Bunks est un magnat de l’industrie ! Qu’il a des laboratoires de recherches… Voilà ce qui fait que ce grossium a fait alliance avec les Russes ! Ils se sont associés pour mettre au point une arme d’origine allemande… Seulement, c’est une association à couteaux tirés… C’est à qui fera des vacheries à l’autre.

— Pourquoi croyez-vous que les Soviets ont mis la main sur votre frère ?

— Kart n’était pas du tout partisan de cette coopération, il la reprochait en termes assez âpres à mon père… Les autres le savaient, et…

— Compris…

Christia s’approche de Dimitri…

Elle lui caresse doucement la tête ; mais ça n’est pas une mazette que cette gosse-là et elle n’a aucune de ces pleurnicheries de femelle. Elle est très calme, très maîtresse d’elle-même. Je regarde la petite culotte de soie blanche demeurée à terre, et j’évoque la scène de tout à l’heure.

Je ne puis m’empêcher de rougir, comme ça, bêtement, à ce souvenir.

— Vous connaissez sa sœur ? je demande en montrant Dimitri.

— Rachel ? murmure-t-elle. Oui, je l’ai aperçue à Freudenstadt où elle venait rôder, croyant que nous savions ce qu’était devenu son frère…

Je soupire…

— Ça ne va pas ? demande Christia.

Je pense que la vie est dégueulasse…

Elle est dégueulasse parce que c’est en effet par hasard que Rachel faisait du stop… C’est uniquement poussée par la curiosité, cette damnée curiosité féminine, qu’elle a fouillé mon portefeuille et mes fringues chez la mère Tapautour. Je l’intriguais, elle se doutait que j’étais un mec pas comme les autres… C’est par hasard aussi qu’elle a trouvé l’épingle de son frère…

Et moi…

Moi, ben, je l’ai butée, salement butée, à cause de tous ces cons qui jouent au plus fortiche et qui me prenaient pour un polichinelle. J’ai buté une simple môme à la recherche de son frangin, une môme que j’avais eue au béguin…

— Vous paraissez bien mélancolique, dit Christia Bunks. C’est la vie qui vous rend triste ? Rassurez-vous, elle ne vous importunera plus longtemps.

Je la regarde, je regarde mon feu qui figure toujours dans ses pognes.

— Ah ! c’est vrai, dis-je… J’avais oublié la situation, tout à nos échanges de confidences… Je devrais bien me douter que vous ne gardez pas cette pétoire pour la mettre sous une cloche de verre avec un bouquet de fleurs d’oranger…

— Toujours le mot pour rire ?

— Il faut bien, je soupire… C’est tout ce qui me reste comme consolation…

— La mort vous fait peur ?

— A peine, je suis un vieux copain à elle…

— Alors, j’espère que vous ferez bon ménage, murmure-t-elle.

Je vois sa main s’élever, le canon de l’arme se hausse au niveau de son visage, son œil droit se ferme…

Son visage se crispe…

Son doigt se replie lentement sur la détente. Et cette détente, je la connais, elle est d’une sensibilité d’artiste. Il suffit de penser à elle et les dragées s’en vont en balade.

Je réalise brusquement qu’entre moi et un cadavre, il y a une différence certes, mais pratiquement inexistante… Et c’est le mot propre.

Je la regarde intensément.

— Attendez une seconde, Christia, dis-je, de ma voix la plus nette. Et ça n’est guère facile d’avoir la voix nette dans un cas semblable.

Elle rouvre son œil clos.

— Une dernière chose à me dire ?

— Non, une question à vous poser…

— J’écoute…

— Vous croyez qu’il est nécessaire de m’abattre ? Moi, je peux vous l’avouer, j’en ai marre, et si j’étais de l’autre côté du colt, je vous laisserais la vie sauve.

— Bien sûr, dit-elle, un flic, ça a l’âme tendre, chacun sait cela !

Elle ricane :

— Je ne suis pas un flic.

— Non, Christia, et votre âme est aussi tendre qu’une bordure de trottoir. Vous l’avez du reste prouvé à Cannes en faisant abattre cette fille et en la poursuivant jusque dans la clinique où elle agonisait soi-disant. A propos, pourquoi vouliez-vous tellement la supprimer ? Que savait-elle de si dangereux pour vous ?

La fille ricane :

— Ce qu’elle savait ?… Ce qu’elle savait ?… Elle savait que je ne suis pas Christia Bunks, simplement !