Allons bon, grogna Maurice, c'est le bouquet !
Un régiment de chasseurs alpins venait de déboucher du carrefour Strasbourg-Saint-Denis, musique en tête, et s'apprêtait à tourner sur la droite pour descendre les boulevards. Les bruits de la circulation avaient dérobé le roulement des tambours. Au moment où les soldats apparurent, les musiciens se préparaient à emboucher leurs instruments. Il se produisit une belle envolée de cuivres et de gants blancs. Maurice essaya de se jeter sous un porche, mais c'était déjà trop tard : une marche fringante éclatait à dix pas de lui. Il se contracta et s'engouffra dans un urinoir.
Le neveu du défunt colonel était, comme beaucoup de jeunes gens aujourd'hui, antimilitariste. Il affectait de nourrir une haine solide pour tout bipède portant un uniforme et témoignait un égal mépris aux soldats — il avait été exempté pour insuffisance thoracique —, aux agents de police, aux pompiers et aux employés du gaz. Il ne faisait d'exception qu'en faveur des facteurs, lesquels sont des fonctionnaires jouissant en général d'un bon caractère et ne tirant aucun orgueil de l'uniforme qu'ils portent avec beaucoup de laisser-aller.
Maurice exagérait les marques extérieures de son prétendu antimilitarisme pour dissimuler à ses contemporains la profonde envie qu'il avait d'être vêtu en officier de spahis, en parachutiste, en enseigne de vaisseau, voire, à l'extrême rigueur, en garde mobile. Une sonnerie de clairon lui contractait les mâchoires, une musique militaire le galvanisait et La Marseillaise le faisait fondre en larmes. Ces signes voyants d'émotion étaient très difficiles à dissimuler, c'est pourquoi, ce matin-là, Maurice n'avait pas trouvé d'autre secours que cet urinoir.
Pendant que le régiment défilait, le jeune homme marcha au pas en tournant en rond dans les vespasiennes. Tout le temps que dura la musique, il imagina : qu'il enlevait un fortin à la tête d'une poignée d'hommes, qu'il était volontaire pour actionner une torpille humaine, qu'à l'aide d'un avion à réaction il détruisait un corps d'armée ennemi, que les Allemands le fusillaient sur la place de l'Opéra et défilaient devant sa dépouille en lui présentant les armes en présence des Parisiens fous de douleur… La musique cessa inopportunément au moment où le président de la République s'apprêtait à épingler sur sa poitrine toutes les décorations existant en France, plus certaines étrangères envoyées par des chefs d'État à son intention.
* * *
Après le passage des chasseurs alpins, il sembla à Maurice que Paris était devenu désert. Ses pensées pessimistes l'assaillirent plus durement. Il monta dans un autobus qui le déposa à La Cité. Onze heures sonnaient. Le régiment l'avait retardé. Le juge d'instruction l'avait convoqué pour dix heures et demie ; le jeune homme pensa que ce retard mécontenterait peut-être le magistrat, mais l'inciterait à croire à son innocence, un coupable devant nécessairement respecter l'heure de ses convocations. Il passa devant le Palais de justice et se hâta jusqu'au bureau du juge.
Celui-ci le reçut fort bien. Maurice se sentit en confiance et l'appareil judiciaire lui sembla moins rébarbatif qu'il ne se l'était imaginé. Le juge Pompard était un homme sans âge précis, plus large que haut, et il tenait en équilibre sur ses épaules une tête de tirelire.
— Asseyez-vous, proposa-t-il. Voyons, il s'agit de l'affaire Borrel. Vous êtes le neveu de la victime ?
— Non, fit calmement le jeune homme.
— Comment ! s'exclama le juge. Mais alors, il y a erreur… Vous n'êtes pas Maurice Borrel ?
— Si, mais je ne suis pas le neveu de la victime dont vous parlez. Je l'ai déjà dit aux deux inspecteurs : le cadavre de la morgue n'est pas celui de mon oncle. Un instant je l'ai cru, mais j'ai vite compris mon erreur.
— Sur quoi vous basez-vous pour affirmer cela ?
Maurice haussa les épaules.
— Monsieur le juge, je vais vous parler très librement : je vois à votre alliance que vous êtes marié…
Le juge se mit à rougir et toussota.
— Bon. Imaginez alors, poursuivit Maurice, que votre femme disparaisse (le juge baissa la tête). Elle disparaît et, le lendemain, on vous met en présence d'un cadavre. Ce cadavre ressemble à votre femme ; comme vous ne l'avez jamais vue morte, vous vous dites : c'est elle ! Et puis votre intelligence prend le pas sur l'émotion, vous examinez, vous réfléchissez et, convaincu de votre erreur, vous dites : je me suis trompé, ce n'est pas elle. N'est-ce pas ?…
Le juge Pompard ne répondit pas ; les coudes sur son bureau, il soutenait de ses deux mains sa tête-tirelire. L'exemple choisi par le jeune homme le troublait. Du coin de l'œil, il surveillait son greffier : un jeune type triste à figure de masturbé encéphalique.
— N'inscrivez pas ça ! ordonna-t-il d'un léger mouvement.
Ses petits yeux humides s'étaient soudain emplis de tristesse.
— Il y a une question à éclaircir, dit-il avec lassitude ; c'est celle de votre alibi.
— Parlons-en ! s'écria Maurice avec fougue. Je suis allé à Versailles avant-hier matin, d'accord. Mais je n'y suis pas allé avec mon oncle…
— On vous a vu en compagnie d'un monsieur âgé…
— C'était un enquiquineur d'Anglais qui ne me lâchait pas…
— Il n'y a que vous, hélas, pour l'affirmer…
— Alors, j'aurais tué mon oncle au retour ?
— Si c'est vous qui l'avez tué, oui.
Maurice se tordit les mains comme il l'avait vu faire au cinéma.
— Monsieur le juge, je vous donne ma parole…
D'un geste, le magistrat-plus-large-que-haut laissa entendre que la parole d'un suspect n'avait jamais empêché ledit suspect d'être éveillé à quatre heures du matin par des messieurs frileux habillés en noir.
— … que le défunt de la morgue n'est pas mon oncle, acheva Maurice. Je suis victime d'une effroyable ressemblance, d'une monstrueuse coïncidence. Je vous prie, au nom de la Justice française…
Le greffier encéphalique eut un tressaillement patriotique qui s'acheva par un picotis dans le fondement ; ses doigts blanchissaient sur son porte-plume.
— … au nom des libertés sacrées…
La sonnerie du téléphone l'interrompit, comme le fameux roulement de tambour avait interrompu Louis XVI.
— Allô ! miaula le greffier.
Une voix de femme, qui ressemblait au bruit d'un jeu de cartes brassé, demanda à parler au juge.
Le petit juge aux fesses en gouttes d'huile tendit la main vers l'écouteur.
— Allô ! fit madame Pompard. C'est toi, Armand ? Rentres-tu déjeuner ?
— Mais, balbutia le juge, je croyais que tu prenais le train de midi quarante pour aller visiter le pavillon…
— J'ai réfléchi, je prendrai celui de trois heures…
— C'est ennuyeux, dit Pompard, ces gens t'attendent pour deux heures de l'après-midi, tu ne seras pas chez eux avant quatre heures.
— Ne t'inquiète pas, trancha la dame, mon amie Rose, qui avait une course à faire à Poissy, poussera une pointe jusque là-bas ce matin. Elle visitera les lieux et m'excusera pour mon retard de tantôt.
— Bonté divine ! cria le juge-à-tête-de-tirelire.
— Quoi ?
— Rien…
Il raccrocha bien que le battement des cartes se fût poursuivi dans l'appareil. Toute couleur s'était évanouie de la tirelire. Ce n'était plus qu'une tirelire de plâtre blanc.
— Quelque chose qui ne va pas, Monsieur le juge ? S'inquiéta le greffier encéphalique.
Le juge Pompard ne parut pas avoir entendu.
Soudain, il se rendit compte du regard attentif de Maurice.
— Vous pouvez disposer, lui dit-il, l'enquête se poursuit.
Le neveu vénéneux quitta la pièce de bon cœur. Lorsqu'il fut parti, Pompard se tourna vers son greffier.
— Laissez-moi, mon bon Basanne…
Il se leva, ferma son bureau à clef et redécrocha le téléphone.
* * *
Bonne-maman et Zizi étant aux provisions, ce fut Jango qui répondit au coup de sonnette. Il ouvrit la porte à une femme en tailleur, aux cheveux coupés à la garçonne.
— Je viens au sujet de l'appartement à louer.
— L'appartement ? Ah oui… Entrez, madame.
Cette visite, qu'il attendait pour l'après-midi, contraria Jango. Il se félicita d'avoir préparé son « nécessaire » la veille.
— Ici, c'est le jardin…
Il entraîna la visiteuse dans le pavillon et lui fit visiter consciencieusement, comme si, en vérité, il avait été résolu à louer la propriété.
L'exploration s'acheva par le laboratoire. En y entrant, la femme poussa un cri.
— Qu'y a-t-il ? demanda Jango inquiet.
— Ce tableau ! fit la visiteuse en désignant la toile de Jango.
Il crut qu'elle reconnaissait le personnage et chercha ardemment des prétextes.
— Oui, dit Jango, c'est un tableau…
— Magnifique !
— Vous trouvez ?
Elle eut un gloussement pâmé ; elle se recula et mit sa main en lorgnette pour ne le regarder que d'un œil.
— Formidable ! C'est étonnant !
Jango fit comme elle.
— C'est beau, oui, dit-il d'une voix plus mesurée.
— Il y a quelque chose de Vlaminck…
— Ça n'est pas impossible, admit le néopeintre.
— … et de Renoir.
— De Renoir aussi, convint Jango.
— Quelle densité !
— N'est-ce pas ?
— C'est… c'est…
— Étonnant ? proposa Jango qui commençait à se familiariser avec le vocabulaire du critique d'art.
— Étonnant ! Voilà le mot juste…
— Oh, ces valeurs ! gloussa la dame comme pour témoigner d'un orgasme.
— C'est pas ce qui manque, reconnut Jango.
— Voulez-vous que je vous dise ? Ces bleus ce sont des bleus…
— De Prusse ?
— Non, de Cézanne.
Croyant qu'il s'agissait d'un nom de couleur, Jango hocha la tête d'un air de doute.
— Je ne crois pas, dit-il. Il faudra que je vérifie sur mes tubes.
— Sur « vos » tubes ? C'est vous qui avez peint ça ?
— C'est moi.
Elle le regarda avec cette admiration craintive qu'on porte aux authentiques génies.
— Vous pensez à exposer ?
— Bien sûr, mais je n'ai encore peint que ça, et vous voyez, c'est pas des plus sec.
Elle ouvrit son sac à main, en retira une carte de visite et un stylo. Rapidement, elle traça quelques mots sur le bristol et le déposa sur le bureau de Jango.
— Voici ma carte, dit-elle, avec quelques lignes d'introduction pour mon ami Pichaud qui dirige une galerie rue Bonaparte. Je crois que vous avez intérêt à lui montrer vos œuvres.
Jango remercia. Il s'empara discrètement de la seringue et invita la femme en tailleur à l'accompagner jusqu'à l'appentis. Il avait calculé qu'en la « traitant » devant la cuve d'acide, il s'éviterait la corvée du transport. Elle le suivit tout en lui prédisant un bel avenir.
— Je peins aussi, dit-elle. Ce que je fais n'est même pas mauvais. Mais les femmes ne percent pas… Surtout, ne me parlez pas de Valadon !
Jango fit signe qu'il s'en garderait bien.
— Ma peinture est abstraite. Pichaud m'en dit grand bien… Il m'assure que j'ai un avenir épatant devant moi…
— Mais certainement, répondit machinalement Jango cependant qu'il enfonçait sa seringue dans la nuque de sa visiteuse.
Il achevait de tout remettre en ordre lorsque le téléphone tinta.
— Allô ! Monsieur Jango ?
— Lui-même…
— Je suis le monsieur de l'autre jour, vous savez : l'ami de M. Séraphin, « Bière et limonade » !..
— Vous tombez à pic, certifia Jango. L'opération vient de se terminer. Tout s'est très bien passé…
A l'autre bout du fil, il y eut un gémissement.
— Malheureux ! bredouilla le juge Pompard.
— Qu'y a-t-il ?
— Ce n'était pas ma femme, mais une de ses amies. Ma femme n'ira chez vous qu'au milieu de l'après-midi…
Jango ressentit un pincement à la nuque :
— C'est ennuyeux…
— Très, dit le juge-à-tête-de-tirelire. Ça peut avoir des conséquences…
— Alors, pour tantôt, qu'est-ce que nous décidons ?
— Il vaudrait peut-être mieux surseoir…
— Si c'est votre idée…
Le juge hésita entre la prudence et le bœuf braisé.
— Oh ! Et puis après tout, pendant que vous y êtes…
Il pensa tout à coup que le prix du travail serait doublé. Ce détail l'inquiéta, car dans la magistrature, on est moins bien payé que beaucoup de gens le supposent.
— Et pour… pour les conditions ?
— Pas de changement, rassura Jango. Je vous passe les deux pour le même prix ; tout le monde peut se tromper, pas vrai ?
* * *
Il ne parla de rien à bonne-maman, pour ne pas l'inquiéter. Cette nouvelle épreuve le laissa songeur. Il sentait peser sur sa tête un horoscope falsifié et capricieux.
Une fois de plus, il se demanda si le colonel n'avait pas la rancune tenace. Il le devinait aux aguets dans un purgatoire ombreux où il pouvait à loisir mettre au point des tracasseries raffinées.
Pour passer le temps en attendant sa seconde cliente, Jango renouvela le pansement du lapin. La plaie était très laide. Il manquait à l'herbivore un appréciable morceau de peau. Les chairs ne se refermaient pas ; le lapin était abattu et Jango croyait voir passer dans ses yeux fiévreux des espoirs de pénicilline.
— Tu devrais le tuer, décida bonne-maman.
— Je n'en aurais pas le courage.
Jango regarda tristement sa mère qui s'acharnait depuis deux jours à vouloir lui faire tuer des gens et des bêtes.
— Ce lapin, on l'a élevé au biberon, m'man. On avait décidé de ne jamais le manger…
— Je sais bien, soupira la vieille femme, mais on ne pouvait pas prévoir ; comme disait ton pauvre père : l'homme propose…
Zizi éclata en sanglots. Cela fit beaucoup de bruit.
— Ne pleure pas, dit Jango, peut-être qu'il guérira.
— Si on lui donnait de l'aspirine ? suggéra le gosse.
— Dans du lait, fit bonne-maman, des fois que ça lui couperait sa fièvre…
Jango ne voulut pas se prononcer et laissa à sa mère la responsabilité de la thérapeutique. Il alla au jardin. Ses œillets se fanaient avant d'avoir éclos et leurs tiges tournaient en foin. Les abricots tombaient de l'arbre à peine formés. Maintenant qu'il avait compris que le colonel le poursuivait, depuis l'Au-delà, de sa vindicte, il découvrait à chaque pas des signes hostiles.
Il chercha un moyen de lutter contre cette coalition sournoise. Il se dit que les difficultés, les ennuis qui surgissaient ne l'affectaient que parce qu'il était un faible : alors il se sentit faible… Faible comme le type qui s'est ouvert les veines dans son bain. Faible comme un scaphandrier. Faible comme un brave homme… Voilà ! Il était trop bon garçon. Jango plongea jusqu'au fond de son âme tapissée de pensées roses, comme l'aquarium de Barbara l'était de riches graviers. Il se vit tout nu dans sa bonté, comme un chou. (Hibou, caillou, joujou, genou — et pou qu'il oubliait toujours.) Il manquait de vices.
Pour s'aguerrir, il devait tâter un peu de la bassesse, connaître l'indifférence devant la douleur, s'exercer au cynisme. Dès lors, le colonel aurait bonne mine avec ses mesquineries, ses lapins blessés, ses œillets fanés…
Et s'il commençait son apprentissage sur sa prochaine victime ?
Zizi trouva son père dans l'appentis.
— P'pa, y a une dame…
— Je sais, dit Jango.
— C'est pour être tuée ou c'est pour une commande ?
— C'est pour une piqûre… Et pour une expérience, marmonna-t-il.
— Dis, p'pa !
— Quoi ?
— Après la piqûre, tu m'emmèneras promener ?
— Peut-être…
* * *
Jango alla prendre livraison de la femme de Pompard. C'était une garce à tête de licorne. Elle avait des yeux d'institutrice anglaise, inquisiteurs et mauvais.
— Je viens pour le pavillon, dit-elle sèchement. Mon amie a dû vous dire que je serais en retard ?
— Suivez-moi, ordonna brièvement Jango.
Il l'emmena à l'appentis, la fit entrer et ferma brusquement la porte à clé.
— Que signifie ? fit la licorne.
Jango remarqua qu'elle semblait surprise, mais non effrayée.
— Votre mari vous a mal expliqué, commença-t-il, ça n'est pas pour une location de campagne que vous êtes ici ; c'est pour une disparition.
Il guetta des traces d'épouvante sur la figure de sa cliente, n'en trouva pas et fut mécontent.
Jango ne se serait jamais cru capable d'informer ses victimes du sort qui les attendait. Pourtant, il le fit ce jour-là… Avec un luxe de détails, il expliqua à la licorne que son mari voulait se consacrer à la philatélie et au bœuf braisé, et qu'il l'avait chargé, lui, Jango, de le rendre veuf moyennant finances. Il précisa qu'il allait s'y employer sur l'heure. Il montra la seringue, parla de son contenu et de ses propriétés, désigna la cuve d'acide où se dissolvaient le colonel et l'amie Rose, imita le geste qu'elle aurait en mourant, etc. Ce fut un très bon documentaire ; il en rajouta même. Épuisé, les jambes flageolantes, il se tut et regarda sa victime, espérant s'approvisionner en sadisme.
La femme du juge était paisible comme une carte de bonne année. Ses yeux avaient perdu leur couleur d'acier chauffé ; ils ressemblaient à des yeux de poupée candide.
— Puisque vous insistez, minauda-t-elle.
D'une voix innocente, écorchée comme si elle avait été enregistrée sur un cylindre de cire, la licorne entonna Les Vieilles de notre pays. Lorsqu'elle eut terminé la chanson, elle récita Les Animaux malades de la peste, puis, du même ton, s'apprêta à raconter La Chèvre de monsieur Seguin …
Jango interrompit le récit, la folie et la vie de la licorne au moyen de sa seringue.
Au moment où la petite chèvre levait les yeux sur la montagne en disant : « Comme on doit être bien, là-haut ! », il planta l'aiguille dans le cou de la dame. Aussitôt, les vingt-quatre ans d'occupation du juge Pompard s'écroulèrent aux pieds de Jango. Celui-ci les remua du bout de ses pantoufles.
L'expérience avait échoué. Il crut à une nouvelle intervention occulte du colonel.
— A bas l'armée ! hurla-t-il en tendant le poing vers la cuve…