468

ПИСЬМО ГРАП А. Р. ВОРОНЦОВА

nent marquante qui court plus de risques qu'elle, еп voyant

la domination —aise s'enraciner еп Italie?

De la part de la Russie il а 6t6 fait tout се qu'il а d6-

pendu d'elle, pour donner du courage la dite cour, et lui

faire prendre la fn le parti qui convient ва saret6, sa

dignit6 et ses int6r6ts. Dans la exp6dition faite аи

comte de Rasoumovsky, оп пе s'est оссирб chez nous que de

cet objet. Si toutes les raisons qu'on у а11ёдие пе la persua-

dent pas et пе lui donnent plus d'6nergie, је crois qu'il соп-

viendrait qu'on lui dise tout uniment, que puisqu'elle пе

veut pas profter des sentimens g6n6reux de l'Empereur, qui

п'а еп vue que la s0ret6 de l'Europe et celle de la cour de

Vienne elle-m&me, ainsi que des eforts et des secours рбси-

niaires, auxquels l'Angleterre ofre se porter pour la d6-

livrance de 1' Europe,—quand est-ce que la cour de Vien-

пе trouyera ип concours de circonstances aussi heureuses?

Est-ce quand l'Angleterre, se lassant de son isolement dans la

guerre qu'elle soutient et qui lui fera prendre le parti de

s'arranger avec la France, que la maison d'Autriche •trouve-

та le moment propre pour agir? C'est alors que Bonaparte

aura bon march6 d'elle et de ses possessions v6nitiennes. Оп

pourrait у ajouter que l'Empereur пе voyant qne ti6deur et

la crainte de se compromettre avec Bonaparte qui retient la

cour de Vienne, ainsi que d'autres puissances, int6ress6es

pr6venir les dangers dont elles sont menac6es, la Russie

qui n'est рад dans le cas par sa position locale de craindre

directement pour elle les empi6tement8 de Bonaparte, saura

se borner aussi аих mesures que sa propre d6fense sera

dans le cas de lui inspirer et aura pour consolation des

suites incalculables qui еп r6sulteront, qu'elle п'а rien se

reprocher, et que de sa part il п'у а sacrifce, ni dOense

qu'elle aurait regrett68, et qu'elle 6tait prete de faire роит

sauver l'Europe.

Аи reste, је пе puis m'empecher d observer que, malgr6

се реи d'6nergie du eabinet autrichien, c'est toujours sur le

continent la puissance qui, par sa position locale et ses int6-

rbts les plus permanents, пе peut etre envisag6e que сот-

те l'alli6e la plus naturelle de la Russie. Il п'у а ni таи-

vaise foi craindre de sa part сотте de celle du cabinet