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St.-P6tersbourg, le 12 octobre 1812.

L'irr6gularit6 de la poste est cause que је пе reeois

pas des nouvelles directes de m-r le comte Michel, de-

puis qu'il est Andr6evskoy6. Ses dernibres lettres

moi sont du 12 du mois pass6. Le chev. Wilson т'а

envoy6, il у а quatre jours, ип billet qu'il а reeu de

lui du 20 septembre. J'ai l'honneur de le transmettre

votre excellence; elle sera, j'espbre, complbtement

rassur6e sur l'btat de sa blessure, qui allait de mieux

еп mieux, et је crois qu'il doit 6tre l'arm6e, ой

j'ai adress6 hier mes lettres роит lui.

Il paraft, m-r le comte, que nous n'entendrons plus

parler de grandes batailles. Par tout се qui nous те-

vient de la position de Bonaparte Moscou, il est hors

d'6tat d'en livrer ипе. L'occupation de Moscou sans

соир f6rir, lui coate аи moins 30.0 hommes; car sa

d6pense еп hommes doit etre de hommes par

jour, si l'on compte tout се que Wintzingerode prend

avec ses troupes 16gbres sur les ehemins de Twer,

Yaroslav, Wladimir, Volokolamsk, Voskresensk etc.,

et le g6n6ral Dorokhow sur la route de Smolensk

Mojaisk, Zv6nigorod, Viasma, V6r6ja, etc, sans сотр-

ter се que prend la grande arm6e journellement et се

qui est d6truit par maladie, ivrognerie, etc.: саг оп trouve

dans les rues de Moscou contiuuellement de ces gens

morts et mourants. Le d6sespoir du soldat fi•anpais est

аи comble, et l'insubordination пе saurait plus 6tre те-

tenue par de fr6quentes fusillades. Сотте оп а trouv6

des caves bien approvisionn6es, tous les aprbs-midi les

Franeais sont ivres-morts, et il пе faut pas beaucoup