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St.-P6tersbourg, .се 30 octobre 1807.
L'6v6nement fatal dont la Russie vient d'dtre affli-
дёе. et dont votre excellence apprendra toute l'6tendue
longtems avant que cette lettre lui parvienne, nous а
ассаЫб de chagrin et de la plus vive douleur. C'est
ип de ces faits ой toute la sagesse humaine se- perd
еп de vaines recherches sur les causes qui les ать-
nent, et еп spbculations аи moins inutiles sur l'avenir.
Tout се qu'on peut pr6voir, c'est que notre perte ар-
proche grands pas, et que la Providence nous aveu-
gle роит nous punir plus s6vbrement. Succomberons-
nous sous le poids de son courroux, ои voudra-t-elle
nous relever ип jour? est ипе question qui doit se
d6cider avant la fn de l'a.nn6e prochaine, sans doute.
Еп attendant, l'btat (les choses est si affligeant et le
(1anger si grand et si imminent, qu'il пе nous reste
que la ressource du d6sespoir, celle d'implorer le Ciel
de compatir аих malheurs de notre chbre patriel
Plus nous avons regretter les circonstances fdcheu-
ses qui seront cause de l'arriv6e de votre excellence
ici, d'autant plus vive sera та joie еп revoyant ип
bienfaiteur et ип ancien chef, qui m'inculqua les vrais
principes du patriotisme et m'apprit marcher sur le
chemin de l'honneur, dont је пе d6partirai jamais tant
que j'existe. Peut-6tre le tems n'est pas encore perdu
sans retour; et les hommes sages, guid6s рат l'amour
de la patrie et par le sentiment de notre dignit6 et de
notre puissance, pourraient encore blever, аи milieu
de ces tristes d6bris de la gloire russe, ип plus bel