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St.-P6tersbourg, le 7 septembrc 1812.
Је m•empresse de faire parvenir votre excellence
la lettre ci-jointe de m-r le c-te Michel que j'ai regue
hier de Moscou. Elle у trouvera des nouvelles satis-
faisantes sur la blessure et apprendra avec plaisir qu'il
а auprbs de lui ип excellent chirurgien поттё 1va-
now. Le parti qu'il а pris d'aller Andr6evskoy6 est
sans doute le meilleur qu'on puisse prendre dans ип
moment aussi critique роит Moscou, ой tout s'arme
et se pr6pare pour ипе d6fense vigoureuse, еп cas de
revers pour notre arm6e, се qui est plut6t ипе те-
sure de prudence que de n6cessit6; car il est impos-
sible que notre mortel ennemi puisse jamais у рбпб-
trer. Се пе sont pas des viennois qui d6fendent cette
antique capitale de l'Empire, mais ип peuple dont
l'esprit пе saurait etre ni subjugu6, ni vaincu. 0'est
vraiment touchant de voir des gens de сатрадпе de-
puis Smolensk Moscou 6tablis sous les murs
de kremle аих bivouacs, arm6s des haches, de faulx,
de pelles, de pieux et de fusils, еп criant: „nous avons
abandonn6 nos villages et nos chaumibres pour ve-
nir d6fendre Moscou; donnez-nous des armes, menez-
nous l'ennemi; il пе passera que sur nos corps pour
у entrerl“ Је demande s'il est possible de conqu6rir
cette capitale? L'Imp6ratrice, еп те racontant се trait
du d6vouement de notre peuple, а pleur6 de joie et de
sensibilit6, еп voyant tant des preuves de cet amour
de la patrie et de cet enthousiasme religieux, dont
аисипе autre nation peut-atre n'est point capable,