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Nimphenbourg, le 17 (29) mai 1815.

J'ai vu le comte Michel Nurenberg, је suis

de retour depuis avant-hier minuit, l'ayant quitt6 le

soir du jour pr6c6dent.

Је dois bien de la reconnaissance S. М. de т'а-

voir permis, аи moment ой j'ai pris сопдё d'elle, de

rester le plus longtemps que је. pouvais chez m-r le

c-te Michel; сат graces cette permission, et surtout

notre ignorance sur l'arriv6e prochaine de l'Empe-

reur, аи lieu de 4 jours ј'еп ai pass6 8, depuis le 6

(18) jusqu•au 15 (27) de се mois avec ип agr6ment

toujours nouveau et tel qu'on n'oublie jamais. Је rai

Nurenberg d'une heure. Ј'у avais (ldjh trou-

v6 1'aide-de-camp g6n6ral Zakrewsky, ип digne et in-

time ami du c-te Michel, depuis les campagnes de

Moldavie, et pendant que j'6tais avec lui оп nous а

аппопсб son arriv6e; de fagon que nous 6tant rendus

chez lui, nous у passames le reste de la soir6e, et le

lendemain nous nous transportjmes chez lui demeu-

re. Le surlendemain, le •g6n6ral Yermolow est arriv6,

et notre colonie s'est accr0e, vu qu'il s'est log6 aussi

nous. C'est le plus brave et [е plus digne hom-

те qu'on puisse trouver, d'un esprit et d'une instruc-

tion rares, et ип de ces caractbres qn'on пе peut пе

point admirer dbs qu'on le connait, archi-russe, enthou-

siaste de son pays, rapportant le tout la dignit6 de

sa nation et аи bonheur de sa patrie, sans que jamais

l'ekgoisme s'en m@le. Deux frbres пе peuvent 0tre plus

li6s d'amiti6 et de сопбапсе que lui avec le comte Mi-

chel, et cette intimit6 fait le plus grand honneur tous