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ПИСЬМА ГРАФА е. в. ростопчип.

carribre que l'enthousiasme m'avait fait choisir et dans la-

quelle j'entrevoyais ип тоуеп s0r de те distinguer et de те

rendre digne des honneurs qu'on а tant prodigu6s et que j'ai

manqubs, uniquement parce que j'6tais Пб malheureux et trop

оссирб dans та conduite й m'6pargner les reproches de та

propre conscience.

Vous vous 6tonnez, monsieur le comte, de la vie errante

que j'ai тепб pendant les deux guerres. Voici топ histoire.

А топ arriv6e P6tersbourg, је fus joindre le quartier-g6-

n6ral 6tabli Friedrichsham, et passer еп revue

la petite arm6e qu'on croyait sufisante роит d6fendre tout

le pays et qui avait l'air d'un corps d'observation еп temps

d'armistice. De retour P6tersbourg, j'attendis avec impatience

le commencement d'une autre сатрадпе. Craignant etre сот-

mand6 avec le bataillon des gardes et rester spectateur des

op6rations, је pris le parti d'aller servir contre les Turcs.

Је m'attachai аи prince d'Anhalt; је m6ritai sa сопПапсе,

рат cons6quent la mauvaise opinion du pr. Potemkin. Cette

сатрадпе finie par la reddition de Bender, је m'empressai de

retourner еп Russie et de quitter ипе arm6e, ой Та person-

пе du chef 6tait devenue ип supplice роит moi. J'attendis le

retour du pr. d'Anhalt А P6tersbourg. Il revint d'Allemagne,

fut поттб pour la Finlande, је le suivis, il fut tu6, et c'est

alors que le prince de Nassau те prit sous ва protection,

ayant 6gard la m6moire de топ qui servit sous ses

ordres dans la сатрадпе pr6c6dente et sauta avec ва galbre

dans la journ6e du 13 d'A00t. J'assistai й toutes les aTaires

et dernibrement celle ой le roi de Subde, priv6 de tout

espoir de r6gner, devint vainqueur, sans savoir comment. Le

pr. de Nassau, qui oublie ses revers aussi facilement que le

mauvais temps, revint fier, quoique battu, et eut sujet d'en etre

content. ll fut сотЫ6 de r6compenses et redevint h6ros et

amiral plus que jamais. Је vous ai parl6 du tour afreux qu'il

voulait те jouer анес т-те son 6pouse. Voyant que les r6-

compenses 6taient роит les 6trangers et les espions, је lui

d6taillai dans ипе lettre та faqon de penser, et је partis dis-