317

166.

Richmond, le 19 (80) 1793.

Vops avez d6sir6, топ ami, d'avoir топ sentiment sur

les af8ires de France; је vais vous le donner le .plus brib-

vement que је le pourrai, quoique cela n'est gubre facile.

Il faut sauter par dessus toutes les absurdit6s commises

par les Calonne, les Necker et les Brienne, les faiblesses

et l'irr6solution de la cour, les extravagances des princes,

la b6tise des parlements, la mauvaise conduite du haut cler-

дб, la d6pravation des moeurs, l'6goIsme et la lachet6 in-

croyable de la noblesse; саг toutes ces causes ont атепб la

France dans la situation ой elle se trouve. Tout cela est соп-

пи. Il n'est plus question du pass6, раз тёте du pr6sent,

mais il faut voir les probabilit6s de l'avenir et chercher s'il

est possible que Ia monarchie puisse se r6tablir de под jours.

Elle s'est r6tablie аи bout de douze апд еп Angleterre, роит-

ra-t-on те dfre; mais rien de се qui se feit еп France пе

ress6mble се qui est arriv6 ici depuis la lev6e de l'6ten-

dart royal par Charles 1-er УОТК јидчи'й la mort de Crom-

well. La seule ressemblance est dans les assassinats abomi-

nables des deux souverains. Cromwell, chef absolu de la pr6-

tendue r6publique, l'abolition de la royaut6 prbs, laissa

toutes les choses dans la тете situation 0i elles 6tafent du

temps du roi: car l'abolition des 6v6ch6s пе fut d'aucune im-

portance. Les pairs, еп perdant .leurs s6ances dans la Chambre

Haute, conservbrent leurs biens, leur titres, que Cromwel

тёте leurs donnait еп parlant et еп lear 6crivant, et соп-

servbrent surtout ипе grande consid6ration et inRuence dans

le pays. Аисип des partisans du roi, ceux-memes qui сот-

battirent роит lui, пе perdirent leurs biens; quelqnes sommes

d'argent assez consid6rables, qu'ils furent 0blig6s de payer

sous le пот de composition, fut la seule pelne laquelle fu-

rent assujettis les nobles qui ont combattu pour la cause royale.

dfmes geigneuriales et les droits f60daux restbrent.