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nation mieux que personne, qui connaissait tout се qui

manquait еих, et се qu'il fhllait prendre, emprunt,er

ои imiter (les autres pays, il l'a fait avec ип g6nie et

ип jugement admiral)le. Il п'а pris que се qui (

et qui pouvait cadrer avec les moeurs et le. caractbre

national russe; il а senti тдте les imperfections qui

se trouvaient dans les institutions dont il пе voulait

prendre que се qui 6tait bon, utile et propre @tre

adaptb аи climat, Та localit6 et аи caractbre de, sa

nation. Еп cons6quence, il n'imita pas servilement се

qui btait dans les autres services; il modifa се qu'il а

hnite3, il introduisit тёте des choses qui n'existent mthne

et пе peuvent тёте exister chez les autres nations.

Chaque soldat est son propre boulanger. Une arnl6e

russe dans ип pays inhal)itb r6pare tous les Cquipages,

сат les rbgiments russes ont des charrons et des та-

rbchaux-ferrants. Quant l'habillement, ils пе sont pas

поп plus embarrassbs, car оп leur livre, le drap, la

toile et le, cuir, et се sont eux-m@mes qui font faire

les habits, les chemises et les bottes, аи lieu qu'une ат-

Тёе autrichienne, prussienne ои toute autre, а besoin

d'e>tre proche de villes ой il у а des tailleurs, des сои-

turiers et des cordonniers qu'il faut payer enc.ore. Еп

ип mot, Pierre-le-Grand а songb tout. Il imita се

qu'il у avait imiter et il cr6a de sa propre t&te tout

се qui manquait аих autres arm6es et rendit la sien-

пе la plus parfaite аи monde. 0'est pourtant се grand

homme, се gbnie sublime et incomparable que nos јеи-

nes et petits ministres ont la pr6somptueuse folie de

m6priser, et qui dans nos afaires internes ttichent d'a-

battre grands coups tout се qui restait encore de се

noble et grand bdifice que се sublime cr6ateur de la

grandeur et de la gloire de notre Empire avait 6difi6.