r6pondit avec sang-froid, que oui. Toutefois, cette ques-

tion frappa si fort le duc, qu'il se redressa brusque-

ment et s'appuya sur sa main avec ип air sombre et

raveur.—La nuit, entre 2 et З heures, le feldmar6chal •

se leva et se rendit chez la princesse, emmenant avec

lui plusieurs 0fEciers qui 6taient de garde auprbs de

son altesse, leur avoir tenu le discours que j'ai

еи l'honneur de rapporter dans mes pr6c6dentes rela-

tions. La princesse n'oublia pas de les encourager

cette entreprise avec beaucoup de dignit6 et d'6lo-

quence. Cela fait, son excellence se mit la tete de, ces

oflciers et de quarante soldats et marcha vers le ра-

lais d'6t6, et sachant que le r6gent avait ordonn6 ипе

fois роит toutes la garde, que si elle voyait paraitre

aprbs dix heures du soir et avant sept heures du та-

tin six ои plus de personnes attroup6es, de faire feu

sur еих et de les ma,ssacrel' il eut la pr6caution d'en-

voyer еп a,vant l'un de ses aides-de-camp pour aver-

tir la garde de пе point .faire du bruit; que la prin-

cesse allait venir, ayant parler аи r6gent; que les

oficiers eussent se rendre devant le corps de garde

et d'y faire rester le simple soldat; quoi ils se соп-

formbrent exactement. Sur ces entrefaites, le feldma-

r6chal arriva аи lieu de la princesse, et r6p6ta ces

oflciers le тёте propos qu'il avait tenu ипе demi-

heure auparavant сеих du palais d'hyver. Ils se ran-

gbrent l'instant de son c0t6, еп assurant qu'il рои-

vait disposer d'eux selon son bon plaisir. L&-dessus

son excellence d6tacha son g6n6ral-adjudant Manstein

avec 20 hommes, pour se saisir de la personne du

duc. de Courlande, qui se trouva dormant avec son

6pouse еп pleine s6curit6, sans avoir fait fermer les

portes de ses appartemens, et сотте Manstein tou-