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cations avec les environs de la ville, dans lesquels se

trouvaient leurs jardins, leurs potagers et les petites

boutiques qui leur donnaient plus ои moins de quoi

am6liorer leur existence, tout cela соттепуа fer-

menter, et nos braf€ marins qui venaient de se сои-

vrir de gloire sur тет pendant les ann6es 1828 et

1829, voyant que leurs opinions 6taient partag6s рат

quelqu'uns de leurs chefs, qui se permettaient de blb

тет publiquement les mesures sanitaires et de soute-

nir еп d6pit de bon sens, qu'il п'у avait pas de v6ri-

rable peste et que la contagion 6tait ипе invention des

m6decins et des employ6s de la quarantaine, ils se

pr6paRrent ипе r6volte ouverte. Leurs familles les

encourageaient dans cette id6e, et beaucoup de leurs

femmes qui n'6taient pas retenues сотте leurs maris

par les principes de la discipline, parcouraient соп-

tinuellement la ville, criant contre l'invention de la

peste et les mesures prises par le gouvernement.

Enfn, аи commencement de juin, toute cette fermen-

tation 6clata de la manibre la plus terrible et la plus

d6sastreuse. Une foule d'habitants, de matelots et de

femmes ivres de vin et de fureur se portbrent аи lo-

gement du lieutenant-g6n6ral Stolipine, qui avait 6t6

поттб par l'Empereur l'occasion de la peste дои-

verneur de S6vastopol, le massacrbrent, ainsi que quel-

ques offciers de sa suite, еп frent de тёте avec

tous les employ6s de la quarantaine qu'ils allaient

chercher dans leurs logements et dans leurs rues et

se rendirent l'6glise principale de la ville, ой ils

forcbrent les pretres, sous peine de mort, de c616brer

ип Te-Deurn l'occasion de l'extirpation de la peste

et du r6tablissement de la libert6 de communication.