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l'Europe. Cependant s'il existait aujourd'hui dans cette Eurow.
ипе nation sensible, bonne, g6n6reuse, amie de [а justice et de
la v6rit6, qui, r6voltbe des vices d'une cour par qui elle 6tait
tyrannis6e, indign6e de son d6spotisme dans l'intbrieur et do sa
licbetb аи d6hors, eut la fn pris et ex6cut6 la r6solution de
rompre ses fers; si cette nation rapN6e ses propres vertus
avait conq.us qu'un des changement.s les plus essentiels qu'elle
eut faire 6tait celui des principes de politique ext6rieurs;
si cette nation Cclair6e avait senti que ces principes d6sormais
пе devaient avoir d'autre base que la justice, la franchise, la
foi; si dans ses actes publics elle avait d6) donn6 des
preuves indubitables et multipli6s de la sinc6riteG de ces dispo-
sitions; si indbpendamment de ces consid6rations mor•ales, sa 10-
sition g60graphique seule Ctablissait nbces.irement des grandes
communications avec l'empire ottoman; si d'ailleurs elle 6tait
арре[бе par sa population et les richesses de son sol jouer
le premier тО1е еп Europe; et enfin si ses ennemis 6taient aussi
naturellement les ennenns de cet empire, le•; Turcs trouveraient
dans cntte nation ralli6e. qui leur convient, l'alli6e avec laqu(lle
ils pourraient former des liens sans craindre d'en 6tre lichement
abandonn6s аи moment (lu besoin, l'allibe qui пе leur demande-
rait des secours que роит r6pousser ипе agression injuste et поп
роит satisfaire de. viles passions. От cette nation existe, et telle
est la France 41epuis la rbvolution. Mais il faudra faire enfn
comprendre аи ministin•e ottoman се que c'est que la r6volution
franqaise, contre laquelle les ministres 6trangers et surtout notre
propre ambassadeur Choiseul-Gouffer hIi ont donnek d'btranges
prbventions.
Le c.itoyen S6monville s'imposera роит premier devoir Те
soin de les d6truire. Il s'en expliquera avec les ministres otto-
]nans sans chaleur, avec simplicit6 et, avec la seule force de Та
v(rit6. Il distinguera soigneusernent les deux Cpoques de la r6-
volution, celIe (le 1789 et celle, du 10 1792. La premiin•e
s'est орёт•ёе (l'elle-ltl(inre, рат la seule force de choses, parce que
les ministres avant fait ("chouer le vaisseau 1'Etat avaient