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Southampton, le 6 (18) mai 1801.

Aprbs ипе si longue interruption (forc6e рат les cir-

constances pass6es) de notre correspondance, је viens

de recevoir, топ bon et ancien ami, votre •lettre du 10

(22) avril. Elle т'а caus6 ипе sensation m@16e de plai-

sir et de douleur. Је vois que vous vous portez bien,

que le tems est revenu ой des amis peuvent s'6crire li-

brement sans craindre de s'exposer mutuellement

des pers6cutions qui fmissaient рат les ma.lheurs Де

familles entibres. Mais d'un autre c0tC је vois la dou-

leur de l'Imp6ratrice douairibre: sa douleur n'est que

trop ,juste. Il у а plus de deux ans que је compatis

ses malheurs; ses soufrances те faisaient soufrir. Воп-

пе, vertueuse et charitable сотте elle est, elle n'aurait

jamais da essuyer de chagrin; mais la Providence а

voulu 6prouver sa constance et sa r6signation. La rai-

son, la vertu, la religion ont soutenu jusqu'h pr6sent

l'Ame de cette auguste et infortun6e princesse. Је prie

Dieu qu'Il la soutienne dans le dernier et terrible, соир

рат lequel sa r6signation vient d'&tre 6prouv6e. Је prie

Dieu aussi pour qu'Il inspire ses enfants le respect,

la tendresse, l'attachement et la d6f6rence qu•une si

bonne et si vertueuse тёте а droit d'attendre d'eux.

Que le Ciel nous la conserve!

Је suis bien aise que nous nous sommes rencontr6s

avec vous sur се qui regarde votre excellent fls. Vous

avez vu par та lettre pr6c6dente et par celle que j'ai

6crite аи comte Panine, que j'ai pr6venu vos d6sirs. Que

је sois ои поп employ6 de nouveau ici, que је puisse

Иге dans le cas d'accepter de nouveau le fardeau des

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