390
20.
Се 17 (28) novembre 1799.
Si vous avez еи occasion de d6plorer les malheurs
auxquels la cause de l'Europe allait 0tre expos6e
lorsque voUs те fites l'honneur de m'6crire le l-er (lu
courant, que penserez-vous lorsqne vous apprendrez
la d6termination dbsastreuse que vient de prendre votre
cour? Yous saurez, monsieur le comte, a,ppr6cier та
douleur; elle est proportionn6e аи ma.iheur qui l'ex-
cite. Н est cruel de voir 6chouer si subitement des
esp6rances si bien fond6es. Qui eut os6 croire que de
si grands int6rOts soient si subitement abandonn6s? Је
vous r6fbre, monsieur le comte, аих d6p6ches que
vous recevrez par cette occasion de т-т le comte de
Rostoptchine. Се serait aggraver vos peines que de vous
dire que c'est еп grande partie son influence que
nous devons attribuer се fatal changement. dans l'esprit
et les mesures de Sa Majest6 Imp6riale. Је dois vous
avouer qu'il а 6t.6 depuis longtemps de l'avis de сеих
qui pensent que la Russie peut s'isoler sans danger,
qu'elle peut voir 6crouler les autres gouvernements
sans craindre le тёте sort роит elle-m6me; qui пе
distinguent point entre cette guerre et ипе guerre or-
dinaire et qui croient qu'il soit aussi facile de se d6-
fendre contre les principes que contre les armes de
l'ennemi соттип de toutes les tr6nes. C'est cet aveug-
lement qui va perdre la cause. Jugez, combien је dois
у 6tre sensible. Је sais que m-r le comte de Panine
s'adresse vous dans cette occasion. Il est anim6 des
vues les plus salutaires; il est digne, j'ose le dire, de