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Роит satisfaire votre demande il faut que j'oublie, que

vous 6tes ambassadeur et Russe et que је те souyienne seule-

ment que vous etes топ cousin et топ ami. Сотте tel il m'est

permis de croire, que је пе vous paraftrai pas ridicule, moi,

ignorant et profane, еп vous r6pondant vous, qui 6tes еп plein

exercice des fonctions sacerdotales d'une d6esse, dont j'ai tota-

lement abandonn6 le culte.

Је crois devoir соттепсет par rappeler, succinctement les

6poques et faits les plus marquants des temps ant6rieurs, et

apr& les avoir efHeur6s, j'entre dans quelques d6tails sur се

qui s'est pass6 chez vous depuis votre d6part votre re-

tour. Је terminerai рат топ faible jugement sur l'6tat actuel

des choses еп Europe.

Il faudrait remonter bien haut роит retrouver le premier

chafnon de la chafne, sous le poids de laquelle IlOUS• g6missons

ои роит fxer le point d'aberration, nous sommes arriv6s

la confusion actuelle, depuis quand enfn а рати

„Cet esprit d'imprudence et d'erreur“

„De la chute des rois fimeste avant-coureur"

Personne п'а plus de doute sur се qui а caus6, foment6 et

perp6tu6 la T6volution еп France, ni sur се qui, avant de la

faire 6clore, avait rendu се malheureux pays presque nul dans

la balance politique de l'Europe. Је n'entrerai donc dans аисипе

discussion sur cet objet que m-r Gentz—sa prussomanie part—

а trait6 mieux que personne.

Mais si j'avais ри 6tre consult6 рат Catherine II lors du

premier partage с1е la Pologne, је crois que је lui aurais _ob-

serv6, qu'elle п'еп avait pas assez de besoin роит, l'efet d'y

parvenir, donner la Prusse ипе consistance, qui lui manquait

et de donner elle,_ la Prusse et l'Autriche роит voi

sins, роит partager avec elles ип pays, qui de fait d6pendait

d'elle et sur lequel elle devait toujours exercer ипе infuence

absolue. J'aurais repr6sent6 Marie-Th61tse, que се n'6tait pas

celle,. qui par tendresse роит ses Luxembourgeois et

Limbourgeois avait refus6 ипе fois —је пе sais plus, si се fut

avant ои aprbs l'6change de la ВалЈё1•е contre les Pays-Bas,

enyahir ип voisin faible et paisible et jadis si- utile sa mai-

son, pour 61ever la Prusse, se rapprocher g60graphiquement de

la Russie' et fournir t6t ои tard la France ип motif d'agran-

dissement sous le pr6texte d'6quilibre troub16. (Се n'est pas lbs

phrases cisalpines de Talleyrand, qui m'ont fourni cette obser-