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pr6cieux qu'on perd actuellement еп n6gociations infructueuses,
се qui est ипе perte r6elle et irr6parable, si cela continue еп-
core quelques mois dans la crise ой se trouve l'Europe.
Il те semble, que је пе vous ai pas r6pondu, m-r le comte,
ипе question que vous m'avez faite sur l'arriv6e du comte
d'Artois, qui а 6crit m-r de Polignac, qu'il allait partir in-
cessament pour l'Angleterre sur l'invitation formelle que lui еп
avait fait le roi. Је puis vous assurer, que jamais cette invita-
tion п'а еи ]ieu. Voici le vrai de la chose. Mylord Grenville
par ordre du roi pria le duc d'Harcourt, qui est ici le princi-
pal agent des princes franqais (car ils еп ont ипе arm6e) d'6cri-
re аи comte d'Artois, .qu'on est fort dispos6 ici l'employer
avec honneur, qu'on уа s'occuper de former des corps сотро-
s6s de Franqais pour le mettre la t&te de ces troupes, et
quand оп aura achev6 cet arangement et qu'on aura pris aussi
des arrangements avec les cr6anciers de се prince, pour qu'ils
le laissent tranquille, quand il viendra еп Angleterre, оп l'in-
vitera alorS d'y venir. Le duc d'Harcourt, homme aussi esti-
mable, que le sont реи les milliers de ses compatriotes, qui
sont ici pour le malheur de l'Angleterre et pour notre vexation
ft la lettre telle que mylord Grenville, qui l'a lue,
еп fut content, et elle partit; mais le cher prince la comprit
ои• la commenta autrement; il 6crivit d'abord tous les souve-
rains, que le roi de la Grande-Bretagne l'invitait se rendre
aupr& de lui et qu'il va se mettre еп route, се qu'il ft efec-
tivement. Оп fut tr•s embarrass6 ici, quand оп apprit, qu'il
allait venir, puisque поп seulement оп n'avait pas еи le temps
de prendre аисип engagement avec ses cr6anciers, mais тёте
l'heure qu'il est оп n'est pas parvenu savoir аи juste tout
се qu'il doit et les noms de ses cr6anciers. Tout се qu'on sait
est, que leur nombre est immense et qu'il doit prodigieusement.
Оп lui d6pbcha ип courrier pour l'avertir, qu'il пе peut pas
venir -et que le gouveruement пе pourra pas le garantir d'un
emprisonnement 16gal, qui l'attend indubitablement de la part
de сеих, qui il doit, et pour sauver son honneur compromis
рат cette course inconsid6r6e, оп lui proposa d'aller l'arm6e
du duc d'York. Се rnessage le •trouva Rotterdam, 'et il suivit
le conseil qu'on lui avait donn6. Сотте је sais que vous etes
fort li6 avec m-r de Polignac, је vous supplie de пе lui rien dire
de се que је vous 6cris еп pure confance sur cette affaire 1).
1) Обь этихъ частностлхъ о герцоггђ Артуасскомъ Семенъ Романовичъ пи-
саль также п своему брату. См. Архивъ князя Воронцова, т. IX, стр. 331. Б.