L'ordre еп phalange avait pour l'attaque et pour la d6-

fense ипе force laquelle il 6tait bien diTcile de рои-

voir r6sister, et qui surpasse certainement celle de toute

autre ordonnance que се puisse btre: cet ехси de force

propre la phalange, пе nuisait point да 16Oret6. Quel-

que 6normes que de semblables masses paraissent, il n'est

pas douteux que les Grecs 6taient parvenus аи point de

leur imprimer presque autant de vitesse que de poids;

et c'est се qui doit поив faire admirer combien ils s'6taient

perfectionn6s dans la science des armes. Quand il s'agissait

d'attaqner l'enenmi, les rangs et les fles se ser:raient de

татйёте que chaque 80ldat n'occupait que trois pieds de

terrain; les piques des cinq ои six premiers rangs h6ris-

saient le front de la phalange; celles des autres rangs, la

pointe haute et demi penchbes еп avant, servaient тот-

рте la force des traits. La phalange ainsi dispos6e, s'avan-

gait еп silence d'un рад lent, 6gal et mesurb, jusqu'i cin-

quante рад de l'ennemi; alors les soldats,

s'animant les

uns les autres рат des cris extraordinaires et excit6s раг

[е bruit des instruments militaires, commencaient courir

de toutes leurs forces, quoique toujours еп cadence, et arri-

vaient sur l'ennemi avec ипе rapidit6 d'autant plus Eton-

nante que les parties de cette masse, п'еп demeurant pas

moins unies et serrbes qu'auparavant, la vitesse acquise

par la course servait rendre la violence du choc plus

imp6tueuse et plus terrible.

L'art de faire mouvoir et marcher avec tant de justesse

et d'6galit6 des corps si nombreux et si 6pais, si n6cessaire

la tactique des anciens, 6tait peut-&tre aussi се qu'elle

avait. de plus sublime, sans quoi ces fles, si profondes, se

seraient ouvertes; il s'y f0t fait des jours dangereux, et les

premiers rangs, destitu6s de l'impulsion des derniers, se