— 372 —
Је suis реи prbs constamment ici, depuis la fn de
juin. J'ai vu que l'amour-propre, l'orgueil, l'6goisme,
l'interet particulier dominaient sur tout, absorbaient
toutes les pens6es; j'ai vu que l'intrigue et la flagorne-
rie obtenaient tout. J'ai craint, voyant сотте оп trai-
tait les afaires, que l'on n'op6rerait pas heureusement,
et је n'ai que trop bien pr6vu la catastrophe, quoique
се чие vous те disiez de tems еи tems те soutint
contre mes propres craintes; је те flattais et j'esp6-
rais de mal voir et de mal juger. Il faut chercher ипе
retraite роит l'hiver.
Les nouvelles que nous avons de l'int6rieur de la
Suisse sont tristes. Aprbs ипе longue attente, soutenue
par l'esp6rance d'une d61ivruce et de la satisfa.ction
d'y contribuer, etre jet6 tout-bcoup dans le plus cruel
d6coura.gement, est ип 6tat de d6sespoir et тепасе
de changer l'opinion еп sens contraire chez la multi-
tude, qui se croit tromp6e et sacrif6e. Nous d6pen-
dons entibrement des volont6s d'autrui; il faut se sou-
mettre, se r6signer et attendre.
15.
А Brunswick, се 20 (31) octobre 1799.
Depuis mes deux dernibres lettres, il s'est pass6 des
6v6nements si incroyables, que votre excellence пе
sera pas 6tonn6e d'apprendre que ј'еп suis tomb6 dans
le dernier abattement. Tout 6tait termin6, et ii п'у
avait qu'& continuer et poursuivre la route fray6e, et
аи moment ой j'6cris, l'hydre r6volutionnaire n'exis-
terait plus. Une politique aussi stupide qu'infernale а
enchain6 le bras de l'archiduc Charles aprbs la prise de
Zurich, l'a condamn6 l'inaction, а gat6 le plus beau
јеи du monde et rendu de nouveau le salut de l'Eu-