143
dans le Memoire preseut6 par М. le Comte de Vergennes
аи Roi et а son Conseil.
Les motifs qui doivent engager le Roi а пе рад fa.
voriser l'echange de la Baviere contre les Pais Вад, sont
certainement tres conformes аих inter6ts les plus vrais et
les plus so!ides de la France. Toutes les raisons present6es
contre cet echange, те paroissent fond6es sur des choses
invariables, tenant а la nature тёте, telles que les posi-
tions geographiques, et la situation permanente des Penples
et des Etats; аи contraire оп peut dire que presque
toutes les raisons еп faveur de Pechange tiennent ап са-
ractere de l'Empereur et de quelques Princes de PEmpire
actuellement vivans. L'Etat present des forces autrichien.
пед est ип etat violent, ruineux et passager; La cession
de la Baviere donneroit PEmpereur ип тоуеп de le соп-
solider. Се Duch6 est aujourThui presqne sous le јоид; Mais
c'est par le caractere de son Prince. Il est bien bonstant
que la ри"псе autrichienne, accrue de Та reunion de la
Baviere, maitriseroit tellement toute l'Allemagne, qu'il
seroit impossiblo аих gouverains, qui composent cette im-
portante et singuliere Republique, de s'ecarter jamais des
volont6s Imperiales. Vinfluence dn Roi deviendcoit absolu-
ment nulle dans l'Empire, et Sa Majest6 auroit bient6t la
doulenr de voir l'asservissement du Corps Germanique еп-
lever а ва Couronne l'eclat qu'elle ret.ire de la defense et
du repoe que les souverains de PAllemagne attendent tou-
jours de la protection du Roi.
Leg Suisses, поз bons alli6g seroient аи moins fort al-
larm6s des grands рад que PEmpereur auroit fait vers leurs
frontiereg, 8'il etoit maitre de la Baviere; Et si Гоп peut
dire que de cette inquietude naitroit ип plus grand desir,
сотте ип plus grand besoin, de trouver leur consolation
dans leur resserrement d'amiti6 avec le Roi, оп peut aussi
penser que le voisinage Imperial paroitroit peut etre, аих
10