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С.-Петербургъ, 22 апр%.ля 1795.

donc, топ cher ami, cette grande perfdie prussienne

consomm6e 1). Vous serez 6tonn6 de l'impudence, ауес laquelle

се pauvre Fr6d6ric-Guillaume а os6 1'annoncer l'Imp6ratrice, et

vous trouverez sans doute sa place la maniere, dont il а 6t6

rembarr6. Il пе tient pr6sent l'Angleterre, qu'on l'en

fasse aussit6t repentir; mais је vous avoue, que је partage avec

vous les craintes que vous inspire la marche lourde et incer-

taine de la politique de cette puissance. Elle п'а jamais su voir

que sur les points ой elle а ипе fois fx6 ses уеих. Les pro-

mener sur ип grand espace, embrasser les objets dans ипе сет-

taine distance роит les ramener аи centre ой ils tendent natu-

rellement, c'est се qui lui а toujours 6t6 6trangev. Vous verrez,

que parce que nous пе parlons pas de faire marcher nos trou-

pes роит se porter ой elle le d6sire, elle s'imagine que nous

lui sommes absolument inutiles et que се serait ипе grande du-

pei•ie elle que de fournir de l'argent рат ипе consid6ration de

de celle que nous ofrons ses r6f1exious. Malheureuse-

ment cette faqon de voir пе vient pas de sa gaucherie seule,

mais de son habitude inv6t6r6e de пе se consid6rer qu'en elle-

тёте et, jamais dans ses rapports avec les autres, роит реи

que ces rapports soient 610ign6s. Il est cependant palpable que

(lans l'int6r&t g6n6ral et соттип qu'on а de faire cesser аи

plus t6t la crise p6rilleuse du moment, оп пе peut у parvenir

sans des efforts extr&mes. От, avec toute 110tre bonne volont6

uous пе saurions sufire аих moyens p6cuniaires que ces m&mes

eforts exigent, si l'on пе vient notre secours. Еп employant

avec 7Ale et bonne foi daus le cas d'une explosion de la part

des Prussiens et consorts toutes nos forces, tout се que nous

pourrions efectuer, c'est de contenir leurs progr•s dans de сет-

taines - bornes, mais il sera impossible d'emp&cheT qu'a leur tour

ils пе mettent des entraves invincibles сеих des alli6s et que

рат du moins ils пе prolongent la lutte ои п'еп rendellt

l'issue aussi реи heureuse que реи honorable. Еп ип mot, si l'on

veut que nous arrivions аих Franqais еп d6pit des Prussiens,

il faut que nous passions travers de ces. derniers; il faut роит

cela que nous le culbutions,• et оп пе peut диё1•е s'en Hatter

avec nos moyens intrink"ques, moins qu'on пе veuille les теп-

forcer par des secours p6cuniaires. Autremellt, еп obseryant reli-

1) 3akM0tleHie Базельскаго мира съ Начало этого письма въ

III т., стр. 184—185. Б.