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ressemble Dieu сотте le bcuf Apis ressemblait h Ји-
piter. Les Turcs n'ont que се qu'ils m6ritent еп 6tant дои-
vern6s par ип si sot homme. Mais сев homme, tout sot
qu'il est, fera couler des torrens de sang. Puisse-t-il у
etre поуб!
Ои је те trompe, .ои voilh ип beau moment pour la
gloire de votre Empire. Vos troupes ont vaincu les Prus-
siens, qui ont vaincu les Autrichiens, qui ont vaincu les Turcs.
Vous avez des g6n6raux habiles, et l'imb6cille Mustapha prend
le premier imb6cille de son s6rail роит etre son grand vi-
sir. Се grand visir donne des corps commander ses
pousses; si ces gens-lh vous r6sistent, је serai bien 6tonn6.
Је пе le suis pas moins que la plupart des princes chr6-
tiens entendent si mal leurs int6r6ts. Се serait ип beau то-
ment saisir par l'Empereur d'Allemagne; et pourquoi les
V6nitiens пе profteraient-ils pas du succbs de vos armes
роит reprendre la Grbce, dont је les ai vus еп possession
dans та jeunesse; mais роит de telles entreprises il faut
de l'argent, des nottes, de l'adresse, de la c616it6, et tout
cela manque quelquefois. Enfn j'espbre que vous vous d6-
fendrez bien sans le secours de personne.
Је vois avec autant de plaisir que de surprise que cette
secousse пе trouble point l'ame de се grand homme qu'on
appelle Catherine. Elle daigne m'6crire des lettreS charman-
tes, сотте si Elle n'avoit pas autre chose faire. Elle
cultive les beaux arts, dont les 0ttomans n'ont pas seule-
ment entendu parler, et Elle tait marcher ses arm6es avec
le тёте sangfroid qu'Elle s'est fait inoculer. Si Elle n'est
pas pleinement victorieuse, la Providence aura grand tort.
Је veux que vous soyez grand-efendi dans Stamboul avant
qu'il soit deux ans.
Agr6ez, monsieur, les sinceres assurances du tendre re-
spect que vous а vou6 pour sa vie, monsieur, votre irbs
humble „et trbs 0b6issant serviteur Voltaire.C