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vous lui adressez votre compte-rendu par le S6nat, auquel

vous пе donnez аисипе explication, еп omettant les то-

tifs qui vous ont fait prendrc plusieurs mesures et еп omet-

tant les justifcatives. Le S6nat n'est que le porteur

passif de votre paquet аи Souverain. Si j'6tais s6nateur,

j'aurais propos6 de faire ип par lequel оп

vous aurait renvoy6 се paquet, еп vous faisant savoir que

le S6nat пе se тё1е pas de се qu'il пе comprend pas.

J'aurai8 essuy6 sans doute les тёте pers6cutions • qu'a

essuy6es le comte Pototsky; mais j'aime mieux le r01e de

се dernier que celui de Derjavine et le v0tre. J'ai tou-

jours abhorr6 1'abus du pouvoir et le despotisme minist&

riel, qui dessbche tout dans le pays le plus Horissant., qui

avilit les hommes et rend malheureux les sujets aussi bien

дие le Souverain тёте.

Il est bien clair, топ ami, que nos principes еп fait

d'administration sont diam6tralement oppos6s. Cette opposi-

tion de principe peut venir de la dif6rence de nos carac-

de l'6ducation, de nos ages, du long s6jour que nous

avoi fait dans diH6rents pays, de millo autres causes еп-

fn, mais elle п'еп est pas moins d6cid6e. Је пе crois pas

pouvoir vous convertir, топ ami; mais vous пе те conver-

tirez jamais поп plus: се n'est pas 60 апз qu'on change

de principes. Il est probable que vous serez m6content de

mes observations; cela те fera de la peine; mais j'aime

mieux que vous soyez m6content de moi, que d'&tre тб-

content de moi-m&me; car је те m6priserais moi-m&me, si

j'avais la bassesse d'6crire contre та propre conscience et

de faire semblant d'approuver се que је condamne dans топ

Ате. Vous m'avez envoy6 ces deux pour avoir топ

opinion lbdessus: ainsi је пе pouvais vous la donner qu'a-

vec toute la franchise d'un honnete homme et d'un vrai

ami.