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Le 28 mars (9 avril) 1801. St.-P6tersbourg.
Lorsque la voix de toute la nation est peine sumsante
pour exprimer les transports de joie que notre patrie а
ressentis, се serait ип e1Tort bien inutile de та part que de
vouloir faire entendre la mienne dans се tumulte. Је те borne
donc аи t6moignage du sincbre et trbs-vif plaisir que nous
avons 6prouv6 dans notre petit тбпаде par le changement de
vos an•aires, qui de l'abyme de la vraie tristesse elles nous
plongeaient pendant quelques jours, nous ont relev6s par leur
r6tablissement аи comble de la joie. Се plaisir est d'autant
plus grand qu'il est ассотрадпб de la s0ret6 dont Catherine
la Grande. nous а rendus susceptibles. Son esprit des loix va
r6gner sur nous. S'agit-il de rdprimer l'indiscr6tion du rebut de
la nation ои de quelques reptiles parlants: „c'est par notre
conduite, rbpond lo divin monarque, et поп рат la s6v6ritd, que
nous tacherons de leur imposer silence“. Propose-t-on d'arr6ter
la licence des olTiciers qui, abusant de la complaisance du
souverain, rejettent leurs uniformes pour se mettre еп fracs et
еп chapeaux ronds: „tant mieux, dit-il, cela те facilitera les
moyens de distinguer les imb6ciles et les fous d'avec les gens
raisonnables“. Voici реи prbs le systbme que l'on suit depuis
qyelque tems, sans faire cependant аисип changement pr6cipite'
dans l'6tat des choses, qu'il serait peut4tre aussi nuisible
d'abolir tout d'un соир qu'il l'a 6t6 de les 6tablir. Је sais que,
роит le bonheur de deux nations, vous 6tes charg6 de n6gocier
leur r6conciliation; ainsi vos moments sont pr6cieux et је n'ose