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d'6clairer secrbtement celui qu'il voulait aveugler. Mais

la faiblesse extrame de се bon prince et les vils entours

dont le ministre, encore plus vil, avait su se m6nager

l'appui, rendaient malheureusement inutiles сед coups

de lomibre.

Quelques lettres de Dumourier, qui 6tait Hambourg

et qu'il avait conf6es trbs- imprudemment la poste,

ayant 6t6 intercept6es par la jalousie que le r6gnant

avait de la correspondance de се colonel avec m-r de

Montegnard, оп vit qu'il у еп avait d'adress6es moi,

il 6tait parl6 de biens des gens sous des noms ет-

prunt6s et еп 8tyle 6nigmatique. Оп crut avoir reconBu

sous quelques.uns de ces noms m-r de Broglie, et еп

cons6quence avoir p6n6tr6 се travail qu'on soupyonnait

depuis longtems, ainsi que la correspondance secrbte

du c-te de Broglie avec le feu roi, qui, sans jamais

avoir 6t6 d6couverte absolument, faisait depuis plus de

20 ans l'objet des inqui6tudes et des tracasseries de tous

les ministres pr6pond6rants et des maftresses du bon

ma3tre. Оп voulut s'assurer de moi et lui arracher pour

cela des ordres, ainsi que роит faire arr6ter dans Нат-

bourg l'6tonrdi Dumourier. Оп m'accusa formellement

de correspndanca criminelles арес [е roi de Prusse et

асес la Russie (ј'еп ai la preuve раг 6crit). Се pauvre

bomme fut efray6 et те ft sonder роит savoir s'il у

avait quelque fondement ces acc.usations; il те fit

pr6venir еп тёте tems que је pourrais bien etre mis

la Bastille. J'aurais bien ри те sauver, et il еп aurait

6t6 fort aise, ратсе que cela l'aurait tir6 d'embarras;

mais la gravit6 des imputations fut роит moi ип motif

de plus de rester Paris et de п'еп рад d6coucher.

Le maitre 6tait sar de топ innocence, et le ministre

qui m'accusait еп avait depuis trois апв entre les mains