— 13
d'6clairer secrbtement celui qu'il voulait aveugler. Mais
la faiblesse extrame de се bon prince et les vils entours
dont le ministre, encore plus vil, avait su se m6nager
l'appui, rendaient malheureusement inutiles сед coups
de lomibre.
Quelques lettres de Dumourier, qui 6tait Hambourg
et qu'il avait conf6es trbs- imprudemment la poste,
ayant 6t6 intercept6es par la jalousie que le r6gnant
avait de la correspondance de се colonel avec m-r de
Montegnard, оп vit qu'il у еп avait d'adress6es moi,
il 6tait parl6 de biens des gens sous des noms ет-
prunt6s et еп 8tyle 6nigmatique. Оп crut avoir reconBu
sous quelques.uns de ces noms m-r de Broglie, et еп
cons6quence avoir p6n6tr6 се travail qu'on soupyonnait
depuis longtems, ainsi que la correspondance secrbte
du c-te de Broglie avec le feu roi, qui, sans jamais
avoir 6t6 d6couverte absolument, faisait depuis plus de
20 ans l'objet des inqui6tudes et des tracasseries de tous
les ministres pr6pond6rants et des maftresses du bon
ma3tre. Оп voulut s'assurer de moi et lui arracher pour
cela des ordres, ainsi que роит faire arr6ter dans Нат-
bourg l'6tonrdi Dumourier. Оп m'accusa formellement
de correspndanca criminelles арес [е roi de Prusse et
асес la Russie (ј'еп ai la preuve раг 6crit). Се pauvre
bomme fut efray6 et те ft sonder роит savoir s'il у
avait quelque fondement ces acc.usations; il те fit
pr6venir еп тёте tems que је pourrais bien etre mis
la Bastille. J'aurais bien ри те sauver, et il еп aurait
6t6 fort aise, ратсе que cela l'aurait tir6 d'embarras;
mais la gravit6 des imputations fut роит moi ип motif
de plus de rester Paris et de п'еп рад d6coucher.
Le maitre 6tait sar de топ innocence, et le ministre
qui m'accusait еп avait depuis trois апв entre les mains