— 158 —

grifonnage, mes plantations, quelques nouvelles bAtis-

ses, mes antiques, mes estampes, et quelquefois ип реи

de conversation sur le prix du seigle et de l'avoine,

et sur les 6lles de Yyborg qui trouvent des maris,

се qui т'оссире bien plus sagement, et plus

tranquillement, et moins de frais que tout се brouhaha

de la capitale. J'ai toujours aim6 les pbriodes dans les-

quelles ип jour ressembloit l'autre, et, graces Dieu,

је те trouve dans ип coin de la terre ой, quoiqne реи

bloign6 d'un th6t1tre de guerre, c0t6 d'une forteresse,

је пе seaurois rien тёте. du passage continuel des

troupes, s6par6 que је suis du grand chemin par ипе

montagne de sable et de pierres, si quelquefois le vent

n'apportoit dans топ jardin le bruit du tambour. Le

seul regret que j'6prouve, c'est de пе plus pouvoir еп-

treprendre d'excursion ni еп Italie, ni еп Angleterre,

que је d6sirois tant revoir avant de mourir. La tran-

quillit6 de l'Europe пе peut plus s'6tablir que lente-

ment, et alors је serai trop vieux роит risquer d'@tre

enterr6 ailleurs qu'h Monrepos. Une de mes plus douces

jouissances, c'est de voir l'amiti6 toute 6preuve entre

nos flls, qui, loin de s'user, пе fait que l'accroftre et

s'afTermir рат le tems, et promettre de durer autant que

la n6tre.