Francfort, le 28 (З septembre) 1783.
Aprbs vous avoir dit des injures qui n'6taient аи
fond que des tendresses, је suis dans le eas d'6tre
vos депоих de reconnaissance, puisque tandis que је
те plaignais ambrement de n'avoir point de vos пои-
velles, j'ai reeu successivement trois de vos lettres dont
la plus ample m'est venue par Ла voye de m-r de Ка-
litschew; la dernibre, quoique moing volumineuse, т'а
fait ип sensible plaisir, parce qu'elle se ressentait de la
plus vive amiti6 et que la v6tre est роит moi non-seu-
lement le bonheur de та vie, mais ипе n6cessit6
сотте l'air que је respire: се пе serait pas vivre pour
moi, quelques soyent d'ailleurs les conditions de та
vie, que d'exister sans vous 6tre aussi cher que vous те
l'6tes.
D'aprbs cette d6claration qui 6tait inutile, vous jugez
bon, топ ami, que j'irais avec plaisir Clagenfurth et
partout vous voudrez et que le plaisir de passer
ипе journ6e avec vous те d6dommagera de la peine
du voyage; mais il те semble encore que pour votre
convenance vous il voudrait mieux que vous alliez
de Vienne Venise par Saltzbourg: c'est la route que
j'ai fait еп pareille cas. Le pays de Saltzbourg est ип
des plus beaux que l'on puisse voir, et les salines, dit-
оп, sont ип monument des plus distingu6s des oeuv-
res de la nature. J'insiste par cons6quent encore que
notre entrevue se fasse Saltzbourg, ой nous serions
bien plus commod6ment qu'b Clagenfurth; mais j'insiste