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А Berlin, Ie 18 aout 1787.

J'ai reeu, топ cher comte, 80tre lettre du 2, qui n'est

аи reste qu'une r6ponse celles que је vous ai 6cri-

tes. Le pluriel пе doit pas mettre votre conscience

'out-i-fait son aise. Ainsi qu'il еп soit, le plaisir que

j'ai еи d'avoir de vos nouvelles п'еп а pas 6t6 moins

grand, et vous еп 6tes sarement bien persuad6.

Nous savions ici d6jb се que vous те dites sur la

r6solution de l'Angleterre, ainsi que sur les suites

qu'elle а еи par rapportb celle de France. Il est 6ton-

nant cependant que les deux cours ayent form6 le des-

sein de suspendre leurs armemens; l'incident de Sch0n-

heven а 6t6 cause que sa majest6 prussienne, qui п'еп

avait jamais еи le projet, s'est trouv6e seule 0blig6e,

pour ainsi dire, de guerroyer. Је dois vous apprendre

аи reste, топ cher comte, que le bruit court ici que

la France n'appr_ouvait nullement cette d6marche et

qu'elle avait fait d6clarer l'acquiescement le plus par-

fait аих sentimens de la prov-ce de Hollande sur la satis-

faction demand6e. J'ignore si elle а fait ajouter que

les armemens de la cour de Prusse lui feraient reprendre

ses premiers projets; mais cela est assez naturel sup-

poser. Еп g6n6ral les choses paraissent si compliqu6es

dans се petit coin de l'Europe, que le plus sar serait

еп efTet de rassembler ип congrbs qui discuterait et

analyserait les dif6rentes pr6tentions et vues de chaque

partie pendant quelques ann6es. Il viendrait aprbs се-

la quelque nonveau Bougeant, qui fefait lbdessus ип

ouvrage fort utile que је пе serais pas fAch6 d'avoir dans

та bibliothbque.