— 139 —

sare. plus stable et plus heureuse que celle qu'ils ont

6prouv6e; supposons qu'ils eussent ramass6s dps d6bris

de leur ancienne fortune, de qui se transporter, еих et

les leurs, dans ипе des isles de la тет du Sud, de

quoi l'acqu6rir, de quoi acheter et transporter avec

еих toutes les choses n6cessaires leur subsistance,

jusqu'au tems ой, ayant fait leur premibre r6colte, ils

se trouveraient dans l'ind6pendance роит cet objet. Sup-

posons qu'avant leur d6part ils eussent trouv6 des do-

mestiques des deux sexes, qui, dans l'esp6rance d0 se

faire ип sort, eussent consenti les suivre eth partager

leurs travaux; supposons enfin qu'ayant tout pr6vu ils

eussent епдадб quelqtes familles d'artisans, des тё-

tiers le plus indispensablement n6cessaires, passer la

mer анес еих, et reeherchons quelle forme de gouver•

nement ils 6tabliraient, quelle serait celle qu'ils devrai-

ent choisir, si, ayant des lumibres et рот tant leur pr6-

voyance dans l'avenir, ils se rega rdaient d6jh сотте

ипе colonie Rorissante.

S'il se trouvait parmi еих quelqu'ap0tre de la пои-

velle philosophie, il demanderait sans doute ипе as-

sembl6e g6n6rale, que tous les individus fussent appel-

16s donner librement leur opinion sur le gouverne-

ment 6tablir. Tous les hommes, dirait-il, naissent

libr6s et бдаих; ils пе sont, ils пе peuvent 6tre дои-

mis qu'h la loi. La• loi n'est et пе peut-6tre que l'ex-

pression de la volont6 g6n6rale. Forcer des hommes

se soumettre des loix qu'ils n'ont point expressement

consenties, c'est violer leurs droits les plus sacr6s,

c'est 6tre leur tyran et vouloir еп faire des esclaves.

Mais pourrait-on trouver quelque diffcult6 d6montrer

que dans notre snpposition de pareilles maximes п'аи-