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lent de parcourir la carribre des honneurs et de la

fortune, qu'ils voient s'ouvrir devant еих, et qui se font

illusion sur la profondeur de l'abfme. Connaissant que

le peuple seul peut leur еп frayer le chemin, ils le

Hattent de toutes les manibres possibles et l'agitent

dans tous les sens. Ils proftent de la haine• qu'il porte

naturellement аих riches et сеих qui se distinguent

par de grands talents et de grands services. Ils les lui

pr6sentent сотте ses victimes, et ils trouvent le тоуеп

de l'engager les sacrifer leur jalousie. Еп ип mot,

il est dans la nature de la d6mocratie, qu'jl у ait соп-

stamment ипе faction dominante, qui, par int6r6t et

,pour sa puissance, 6crase sans piti6 tout

се qui n'est pas dans sa d6pendance absolue, et fait

g6mir ainsi sous la tyrannie la plus cruelle ипе partie

trbs-consid6rable de la nation... Comment donc, plac6

dans de telles circonstances, l'individu pourrait-il avoir

сеИе confance qui constitue la libert6 poFt,ique?

Si dans notre supposition il est 6vident que les

dangers et les inconv6niens d'une d6mocratie feraient

rejetter cetLe forme de gouvernement аих chefs de

famille propri6taires, pourrai+ il paraftre diffcille de d6-

montrer qu'ils еп trouveraient de semblables dans ип

gouvernement aristocratique; qu'ils sentiraient l'ins-

tant qu•une aristocratie trbs-nombreuse а tous les in-

conv6niens d'une d6mocratie pure, et que si elle se

resserre, si surtout elle devient h6r6ditaire, il est pres-

que impossible qu'elie пе soit pas tyrannique.

Quant аи gouvernement monarchique, est hors de

doute qu'il pr6sente bien moins de dangers, et si l'on

pouvait s'assurer des lumibres, des talens et des vertus

du mona,rque, il est 6vident que c'esd celui qu'ils de-

vraient choisir. Mais, qni connaft les dangers des 6lec-