Н. П. Огаревъ—Н. А. Тучковой.

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се qui les touche те touche. је n'ai pas de compassion роит les person-

nes dont la sant6 baisse l'activit6 morale libre; mais је partage leurs

sensations.—Que puis је donc vous ои plutot vous dire? је

vous parlerai franchement, сотте је пе l'ai рад encore fait: је trouve

аи fond que vous avez raison. Moi—j'aime la vie parce que j'aime la

gravit6 (важность) de la vie et j'aime le plaisir; mais је sais que се

dernier n'est peut-6tre pas й atteindre car il п'еп existe pas qui puisse

r6pondre l.'intensit6 de la soif du bonheur. Peut-6tre que l'6poque ой

nous vivons nous donnera souvent ип profond d6sespoir quant аих

choses graves. Mais quant тёте, ch&e amie, је pense (et peut Etre

que j'ai lieu de souffrir plus que vous... qu'en sais-je?.. аи moins је

trouve та dose de souffrance tr&s saturante) ie pense donc que tant

que la vie est encore pleine et forte—ie lutterai—et c'est pour cela que

i'existe. Quand је те verrai incapable d'agir et de penser, impuissant

lutter—je пе voudrais pas vivre; mais је peserai bien avant de тои-

rir si vraiment tout се qu'il у а d'humain еп moi est res-

pecte la vie сотте ипе chose sacr6e et је veux faire valoir ses droits.—

Mais si vous те demandez si ie suis heureux ои si j'ai l'espoir de l'&tre—

ie vous dirai mille fois поп. Cest la force qui т'етрёсће de mourir.

VoilA та profession de foi sur се chapitre. је tacherai d'accelerer tant

que possible le jour de notre entrevue. Vrai—j'ai ип d6sir immense de

vous voir et ип regret immense de се que les circonstances nous

parent et remarquez que ces circonstances sont assez ои ont 6t6 assez

insurmontables — сотте tout се qui vient du hasard, с. d. d'une

n6cessit6 qui пе d6pend pas de nous.

Мте Sailhas va enfin mieux depuis 2 jours et j'esp&re que bien-

t6t је pourrai aller vous voir, се qu'elle d6sire faire aussi; car elle par-

tage parfaitement le sentiment de се que les amis de nos amis sont

nos amis et toute autre id6e de la part de mes amis envers elle пе

pourrait que lui faire beaucoup de peine. Si се n'6tait cela, ch6re amie, ie

пе lui aurais jamais par16 de се que vous vous Etes int6ress6e sa sant6.

Dites moi quels livres Н. vous propose de lire, peut 6tre que ie pourrai

ajouter la liste. П у а ипе chose que је пе sais pas assez bien: quelle

estla ten&ance de votre esprit? quels obiets attirent votre d6sir de savoir?..

е vous serre la main ainsi qu'i Mlle НёКпе. Du couragel mes

tout се que је puis vous crier avec desespoir quelquefois

et quelquefois avec ипе foi sans bornes dans l'avenir.

Adieu!