— 46 —

22.

St.-P6tersbourg, le 27 juillet 1793.

Је suis comb16, monsieur le comte, de toutes les

marques d'amiti6 et de сопйапсе que vous venez de

те donner dans vos derni&res lettres. J'ose croire que

је les m6rite рат le retour sincbre dont j'ai toujours

рауё des sentimens qui те sont pr6cieux; vous пе

sauriez douter de la solidit6 et de la dur6e des miens,

quand vous voudrez bien surtout vous rappelep que.

dCpouil16s de toute partialit6 que fait naftre quelque-

fois ипе certaine habitude de liaison que је n'aijamais

еи le bonheur de cultiver avec vous que de loin, ils

пе reposent uniquement que sur la haute opinion que

j'ai сопеие de votre caractbre moral et de la justice

et de l'btendue de vos lumibres et de votre jugement.

Plus j'appr6cie ces qualit6s еп vous, plus il m'importe

de vous donner ипе id6e favorable de та propre fa-

уоп de penser et d'agir: c'est се motif, joint celui

de r6soudre quelques doutes sur la marche g6n6rale

des afaires, qui те d6termine entrer avec vous dans

[е plus ample d6tail, que la crainte seule de vous еп-

nuyer те fera abr6ger autant qu'il sera possible. Роит

etre cons6quent. је т'еп vais d'abord entrer еп matibre.

C'est l'6poque de l'arrestation du pauvre Louis XVI

Varennes que la participation de l'Imp6ratrice аих

affaires frangaises а соттепсб se dCvelopper avec ипе

certaine 6nergie. Vous savez qu'h cette 6poque notre

guerre turque durait encore, les n6gociations de Rei-

chenbach n'6taient pas епсоте termin6es, la tournure

et l'issue des afaires 6taient incertaines, le feu roi de

Sil&de errait ещсоте entre Aix-la-Chapelle et Spa dans