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soci6t6 des hommes saper6ciels, des discoureurS in-

commodes, des esprits faux et susceptibles de se lais-

ser emporter par tous les 6carts d'une imagination d6-

r6gl6e, que de lui procurer des hommes vraiment in-

struits, d'un esprit juste et m6thodique, susceptibles de

се degr6 d'attention continue que demande l'analyse,

et qui, se d66ant de leur imagination, sachent que. се

n'est que par ипе longue suite d'exp6riences et par

de profondes m6ditations qu'on la connais-

sance du vrai.

Il arrive donc que si l'on еп excepte quelques дё-

nies rares, qui, form6s par les mains de la nature,

ont sgu se donner ипе 6ducation eux-m6mes, оп

voit s'61ever de toutes parts ипе foule d'horymes тб-

diocres. Quoiqu'ils soient incapables de saisir l'ensem-

ble d'un systbme, de remonter jusqu'h ses premiers

principes et de suivre dans tous leurs d6tails l.'enchaf-

nement de leurs cons6quences; quoique tout leur тб-

rite consiste r6pbter се que d'autres ont dit avant

еих, tourner ипе ,phrase. s'exprimer peut-etre ип

реи plus exactement que le vulgaire: ils se donnent

hardiment роит des hommes sup6rieurs; et. force de

le dire, force d'intrigues, souvent тёте de bassesses,

ils parviennent le faire croire, et 6carter de la

carribre quelques hommes sens6s et instruits, qui, рат

cela тёте modestes, craignent de se pr6senter аи

concours. Ils remplissent toutes les places qui deman-

dent des connaissances et, malgr6 la quantit6 presqu'in-

croyable de d6bouch6s que leur ofre l'6tat actuel de

la soci6t6, tel est leur nombre, aurtout. еп France, que

роит 6vitec la misbre qui les тепасе, ils sont r6duits

soit enseigner се qu'ils ignorent, soit se mettre

аих gages d'un libraire. Si la vanit6 n'6toufait pas