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St.-P6tersb., le 8 novembre 1792.

J'ai in6niment regrett6 que la raretC des courriers

entre ici et votre poste m'ait priv6 jusqu'i pr6sent de

la satisfaction de vous 6crire et de vous remercier des

dif6rentes lettres que vous m'avez fait l'honneur de

m'6crire dans l'intervalle. Сотте les extremes se tou-

chent, il arrive souvent qu'en 6crivant ои еп parlant

оп 6prouve les memes embarras dans la disette сотте

dans l'abondance des matibres; tel est топ cas pr6-

sent. J'ai infmiment de choses vous dire et пе sais

par ой commencer. C'est ип v6ritable chaos. Rien

n'est d6brouill6, Веаисоир de projets, autant d'opinions

diverses; incertitude dans les esprits et рат cons$ent

dans les d6terminations: voil& notre position actuelle.

Vous seavez, m-r le comte, que nos entreprises еп

Pologne 0.nt complbtement r6ussi. Nous avons dCtruit

l'ouvrage du З mai de fond еп comble. Mais que mettre

la place de се quia 6t6t Mais cela est-il solide, puis-

чие cela а croul6? D'ailleurs le sol polonais n'est-

il pas ип sable mouvant, sur lequel il est impossible

d'6lever ип 6diflce durable? А peine avons-nous entam6

toutes ces questions, que notre ancien et notre nouveau

alli6, excit6s рат nous s'embarquer dans ces belles

afaires de France, sont venus nous, Гип avec son

ancien projet de l'6change de la Bavibre, et l'autre

avec ип nouveau projet de partage de cette r6publique

чие nous avons pr6tendu restaurer. Toutes ces propo-

sitions nous ont 6t6 faites dans le tems qu'on pouvait

se promettre les plus beaux succbs contre la France.

Les revers qu'on а essuy6s n'ont ni refroidi l'ardeur