— 201 —
M-r Tronchin seul avait еи l'amiti6 courageuse de
lni parler avec v6rit6. Il di.t ces propres mot8 m-r de
Voltaire:
„Је donnerais tout l'heure cent louis que vous
fussiez Ferney; vous avez trop d'esprit pour пе point
sentir qu'on пе transplante pas ип arbre de quatre
vingt quatre ans, moins qu'on пе veuille le faire рб-
rir; partez dans hnit jours; j'ai ипе excellente dormeuse
toute еп 6tat de ј'еп
r6ponds sur та t6te“, reprit m-r Tronchin. M-r de Vol-
taire lui prit la main, se mit fondre еп larmes, et
lui dit: „Моп ami,. vous те rendez la vie
Il 6tait si
attendri que son cuisinier, qui 6t&it pr6sent, fut 0blig6
ainsi que moi. de sortir роит pleurer.
Il envoya visiter Аа dormeuse et m'ordonna d'6crire,
Ferney роит faire venir sur-le-champ son cocher
chercher son propre .carrosse.
Mad. Denis ayant appris cette conversation de m-r
Tronchin, l'en gronda beauooup, et пе lui а point par-
donn6.
Plus се vieillard montrait d'envie de s'en aller. plus
оп redoublait d'eforts pour le retenir. Il r6pondait
qu'il reviendrait. Оп lui disait qu'il n'avait т'еп-
voyer Ferney, que је connaissais ses afaires aussi
bien que lui. „0ui“, dit-il, вје sais que Wagni&re est
ип honn6te homme; il est та oonsolation, eb је le re-
garde сотте топ frbre, mais il faut que је т'еп
cela, топ que
retourne
,j'adore la сатрадпе, qu'elle те fait vivre; restez ici
vous amuser, vous qui, la vous а
dit cela, топ exp6rience“, reprit-il анес
ипе espbce de furour. Elle consentit rester, et sortit
d6sesp6r6e.