— 21Д
Voil& ипе petite partie des eonsolations que топ-
sieur de Voltaive а eues les derniers •jours de .sa vie.
La nuit du 24 аи 25 тау, trois heures du matin,
voyant que је n'arrivais pas, il dit аи domestique de
mad, Denis, qui le veillait, de m'6crire sous sa dict6e
ипе petite lettre, avec pribre de tacher de те la faire
parvenir. Се gareon le flt еп cachette, еп те suppliant
„de пе pas le dire, qu'il s6rait perdu“. J'ai encore sa
lettre.
Le тёте јоит, quand оп vit que le malade 6tait
sans ressource, mad. Denis m'bcrivit enfm, ainsi que
son neveu m-r dTIornoy (voyez ces lettres-cy aprbs).
Је repus ces lettres le 28 midy, pris la poste sur-
le-champ, passai рат Lyon, et j'arrivai Paris le l-r
juin, 8 heures du matin.
Dbs le 26, оп avait ordonn6 de pr6parer le carrosse
de топ maftre pour le mener enterrer.
Deux jours avant sa m-r l'abb6 Mignot alla
chercher m-r le cur6 de St.-Sulpice avec l'abb6 G.au-
tier, et les conduisit dans, la chambre du malade, qui
оп dit que l'abb6 Gautier 6tait bien“, dit-il,
„qu'on lui fasse mes compliments et mes remercie-
mentsg, L'abb6 lui dit quelques mots et l'exhorta la
patience.
Le ситб de St.-Sulpice s'avanga ensuite et demanda
m-r de Voltaire, еп 6levant la voix: „s'il reconnais-
sait la divinit6 de notre Seigneur J6sus Christ?“ Le та-
lade alors porta ипе de ses mains sur la calotte du
cur6 еп le repoussant et la lui couvrit de merde. Se
Је craindrais d'@tre accus6 d'imposture si је racontais еп d6tail l'aban-
don afreux et l'6tat mis6rable ой s'est trouv6 m.r de Voltaire les vingt
derniers jours de sa vie; le coeur saigne de douleur et d'horreur.