— 213
retournant ensuite a.vec ип geste violent, il r6pTldit:
„Laissez-moi mourir еп paix“. Le ситб se f1t laver et
partit avec l'abb6. M-r de Voltaire s'6cria: „Је suis
donc ип homme *)
Le 30 тау 1778, onze heures et ип quaft du soir,
се grand homme expira avec la plus grande tranquil-
lit6, aprbs avoir soufert les douleurs les plus cruelles,
suite du poison qne son imprudence, et surtout celle
de сеих qui l'entoura.ient, lui frent prendre. Dix minu-
tes avant de rendre le dernier soupir, il prit la main
du • поттё Morand, la lui serra, et lui dit: „Adieu, топ
c.her Morand; је, те Voilh les dernibres рато-
les qu'a prononc6es m-r de Voltaire.
Sa famille,' voyant qu'on lui refuserait la s6pulture
dans Paris, obtint de m-r Amelot la perrnission de
transporter le corps роит etre enterr6 Ferney ои
ailleurs. Elle flt viser la d6claration donn6e 1'abb6
Gautier, et le curb de St.-Sulpice accorda celle d'em-
mener [е cadavre.
Сотте оп devait naturellement prbsumer qu'on le
conduirait Ferney, de Paris 6crivit соп-
s6cutivement trois lettre.s l'evdque• d'Annecy, роит
qu'il d6fendit аи cur6 de Ferney d'enterrer et de tiire
аисип service pour le d6funt.
* ) Dans le temps qu'il 6tait Ferney, il m'avait toujours dit, si lors-
que је serai malade il se pr6sente quelque pretre, је vous prie de le
chasser. Et тете роит 6viter•ces c6r6monies qui пе servent qu'i efrayer
l'imagination des malades, eb souvent les faire moarir, j'avais рат доп
ordre lou6, sous топ пот, ипе maison еп Suisse, quatre lieues dc
Ferney, ой il voulait se faire conduire pour у fnir ses jours tranquille-
ment dbs qu'il se serait senti malade. Il m'avait aussi charg6 express6-
ment de le faire ensuite transporter de li Ferney et l'enterrer dans sa
chambre des bains, quoiqu'il se ftt autrefois fait construire ипо espbce
de tombeau adoss6 l'6glise de Ferney.