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Dbs qu'une soci6t6 ои ип assemblage d'hommes'in-

stitue ип gouvernement; dbs qu'elle consent sou-

mettre les volont6s individuelles ипе volont6 quel-

conque, qui est cens6e exprimer la volont6 g6n6rale:

cet assemblage d'hommes devient ипе nation, ип реи-

ple, ип corps politique, ипе cit6. Mais tous les indi-

vidus qui existent dans се corps politique, ont-ils des

droits бдаих? Tous сеих qui у naissent, les tiennent-

ils de leur naissance? Selon les professeurs de la

nouvelle philosophie c'est li ипе de ces v6rit6s 6ter-

nelles, sur lesquelles il est impossible d'616ver аисип

doute. J'ose cependant affrmer qu'ils se trompent, et

que leur position пе para?t sp6cieuse que parce qu'on

пе se donne pas la peine de d6composeF les idCes de

cit6 et de citoyen; et j'estime qu'on peut d6montrer

trbs-facilement, que les seuls propri6taires des terres

sont citoyens; que се sont еих et eux-seuls qui for-

ment се qu'on peut appeller la cit6, le corps politique,

le peuple, la nation; et que la classe des hommes sans

propri6t6 а sans doute droit la justice et la pro-

tection du goaternement et de la loi; mais que, п'ау-

ant pas ип int6r6t direct la chose publique, 6tant

impossible qu'elle puisse acqu6rir les lumibres n6ces-

saires pour bien juger de се qui convient tous, 6tant

аи contraire n6cessairement d6termin6e dans ses sen-

timens par l'influence de сеих qui l'occupent, пе рои-

vant se plaindre, parce qu'enfn il n'est аисип des in-

dividus qui la composent qui n'ait le тоуеп de s'intro-

qa'il r6sulte, que.le gouvernement est entr6 dans les vues de la Provi•

dence, qu'il n'est que le r6sultat de nos rapports et de la nature des

choses: v6rit6 dont toutes celles qui nous restent 6tablir пе sont que

la cons6quence.