182
В. И. БЕЗОБРАЗОВЪ.
Је vous prie, Messieurs, de m'interpeller aussi souvent qu'il
vous sera agr6able de le faire. Је serais enchant,6 de voir топ
discours prendre la forme Гипе conversation. Је те tirerais
d'afaire d'autant plus facilement.
Le choix de топ sujet пе т'а pas m6diocrement embarrass6.
Quelque vaste que soit le domaine de la marine, il n'est сереп-
dant pas facile, parmi les nombreux 616ments qui le composent,
d'en trouver ип qui, d'un c0t6, пе vous soit plus ои moins соппи,
et qui, de l'autre, пе soit pas d6nu6 d'int6r6t.
J'ai реп“ que, somme toute, ип apercu rapide de la vie mari-
time, de la vie passee bord du vaisseau, de l'existence de cet
Ите paradoxal qu'on appelle «ип marin» pourrait fxer votre
attention pendant quelques instants, car il n'est диёге possible
de la connaitre fond ипе exp6rience de plusieurs
ann6es.
L'homme n'est pas ип amphibie. Nos amis В. К. В. vous le
prouveraient par des faits tir6s de la physiologie. Moi, је pr6-
tends la тёте chose, mais еп те basant sur des motifs сот-
difbrents. Је parle par exp6rience personnelle. Је suis
entr6 fort јеипе dans la marine et, pendant de vingt ans, је
n'ai диё1•е fait que parcourir les mers. Eh bien! malgr6 cela, је
retrouvais toujours la terre avec plaisir. Et cela, non-seulement
ипе navigation p6rilleuse autour du сар Born ои
dans la mer de Chine оп arrivait dans ип beau pays сотте le
Br6sil ои les Philippines ои ипе des iles d61icieuses de l'Oc6anie;
dans les premiers moments j'6prouvais presque la тёте jouis-
sance еп abordant sur le sol glac6 de la «NovaIa Zemlia» ои
du pays des Tchouktchis. Un sentiment int6rieur те disait:
«homme, ton 6l6ment, c'est la terre.» Је sais qu'il у а des marins
pr6tendant пе se sentir l'aise qu'i bord de leur barque, пе trou-
vant раз de chambre coucher comparable leur hamac, pas de
cuisine аи monde approchant de celle de leur navire, рад d'air
respirable ailleurs que sur mer. Оп dirait, les entendre, Йи'ип
«mal de terre» а remplacb chez еих le та] de mer dont ils souf-