ГРАФЪ ОЕДОРЪ ПЕТРОВИЧЪ ЛИТКЕ.
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fraient аи d6but de leur Оп raconte d'un marin «anglais,
cela va sans dire», qu'il пе concevait pas pourquoi le bon Dieu
s'6tait donn6 tant de peine cr6er tous les continents. Роит lui,
ипе petite ile par ci, par т, avec ип d6p0t de »ivres, d'eau douce
et de charbon, suffrait tous les besoins raisonnables de l'homme;
le reste n'6tait qu'un luxe parfaitement inutile, пе servant
entraver la navigation et la rendre moins commode et plus
dangereuse.
— Quant moi, је пе crois pas plus ces &tres
biphysiques ces hommes pr6tendus aquatiques, devenus tels
pour avoir 6t6 jet6s dans Реаи imm6diatement apres leur nais-
sance. Је пе crois pas plus аих uns qu'aux autres parce qu'ils
те paraissent contre nature; la dif6rence n'est que dans le plus
ои le moins.
Mais si l'homme, par sa nature, est ип animal terrestre, il
est aussi ип animal d'habitude. Оп connait l'histoire de се pri-
sonnier de la Bastille qui, lib6r6 ипе d6tention de vingt
ans, пе trouvaut rien dans le monde qui l'int6ressat, s'en retourna
la vieille forteresse suppliant d'btre r6int6gr6 dans sa cellule.
Le g(At Гип marin роит sa prison Hottante est ип реи dans le
тёте genre; il fnit тёте quelquefois рат la trouver assez соп-
fortable. Mais il пе parvient cette habitude ип novi-
ciat plus ои moins long, plus ои moins p6nible. Passons d'abord
еп revue les moments les plus saillants de cette de рит-
gatoire.
Је те fgure ип јеипе homme, destin6 la marine, соттеп-
cant son noviciat dans les circonstances les plus favorables, c'est-
bdire bord d'un bAtiment de guerre bien organis6 (tout се que
j'aurai dire, еп g6n6ral, se rapportera cette classe de navires).
Le colosse fottant qu'il voit pour la fois de sa vie lui
imposait d6) de loin. П arrive bord. Le contraste frappant
que се petit monde part, се microcosme, lui ofre, compara•
tivement tout се qu'il а ри se fgurer jusqu'alors, l'6tonne, le
confond, l'accable presque, moins qu'une philosophie pr6ma-
tur6e ои ипе bonne dose de stupidit6 пе vienne son secours.